La Liberté

Les cultures de tabac en Suisse reculent à moins de 400 hectares

La surface des plantations de tabac est en recul constant en Suisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La surface des plantations de tabac est en recul constant en Suisse (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Des feuilles de tabac lors du séchage (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Des feuilles de tabac lors du séchage (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La culture du tabac est exigeante: beaucoup, lors de la récolte, doit se faire à la main (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La culture du tabac est exigeante: beaucoup, lors de la récolte, doit se faire à la main (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 19.10.2019


Les surfaces de culture du tabac en Suisse sont en recul. Le nombre de producteurs est également en diminution, même si quelques cultivateurs débutants se lancent par-ci par-là.

Le tabac est actuellement cultivé sur 398 hectares, soit près de 4 km2, selon le service d'informations agricoles alémanique (LID), qui se base sur les données de Swiss Tabac, l'organisation faîtière des cultivateurs de tabac.

En 2003, cette surface était encore de 679 hectares et en 2018, de 420 hectares. Le nombre de planteurs a également baissé: en 2019, ils étaient 155, contre 331 en 2003. Les principales cultures de tabac se trouvent dans les cantons de Vaud et de Fribourg, qui totalisent 322 hectares sur 398. Les cantons du Jura, Thurgovie, Argovie, Berne et Schaffhouse comptent également des plantations.

Travail à la main

La culture du tabac est exigeante, beaucoup se fait à la main. La récolte demande une organisation intense, explique Francis Egger, de l'Union suisse des paysans: "La période est courte et il faut engager beaucoup de personnel en raison du travail manuel". Les plantations de tabac nécessitent également beaucoup de savoir-faire et un sol adéquat.

Le recul de la production de tabac est dû à la diminution des exploitations agricoles en général et à la baisse observée pour d'autres cultures particulières, poursuit Francis Egger. Il existe toutefois encore des planteurs qui se lancent. M.Egger ne croit en revanche pas que les campagnes anti-tabac ou les cigarettes électroniques incitent les cultivateurs de tabac à jeter l'éponge.

Au vu de leur petite part de marché, cette évolution n'a guère d'importance pour les cultivateurs helvétiques. "Le tabac suisse couvre 4% de la demande indigène", explique M.Egger. Selon lui, le revenu d'une exploitation de tabac est de 4000 à 7000 francs par hectare. Une ferme de taille moyenne dispose d'environ trois hectares.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'âge d'or de la culture du tabac en Suisse, le pays comptait plus de 6000 producteurs, écrit Swiss Tabac sur son site. La surface plantée était alors de 1450 hectares. Les premières plantations en Suisse ont été établies à la fin du 17e siècle au Tessin et dans la région de Bâle.

Fonds de financement

Aujourd'hui, les producteurs helvétiques obtiennent 16 millions de francs par an du fonds de financement du tabac indigène. Celui-ci est alimenté par l'impôt sur le tabac et les groupes cigarettiers qui achètent du tabac suisse. Les cultivateurs de tabac ne reçoivent plus de subventions fédérales depuis 1993.

Par paquet de 20 cigarettes vendu, 2,6 centimes vont au fonds de financement et 2,6 centimes au fonds de prévention du tabagisme. La part de marché du tabac suisse est minime: le taux d'auto-approvisionnement en tabac indigène était de 3,2% en 2015, selon les données de Swiss Cigarette.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11