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Les dépenses mondiales en hausse, mais trop disparates (Unesco)

Entre 2014 et 2018, l'investissement dans la recherche scientifique a progressé de 19%, et le nombre de scientifiques, de 13,7%, selon l'UNESCO (image d'illustration). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Entre 2014 et 2018, l'investissement dans la recherche scientifique a progressé de 19%, et le nombre de scientifiques, de 13,7%, selon l'UNESCO (image d'illustration). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 11.06.2021


Les dépenses mondiales consacrées aux sciences ont sensiblement augmenté, avec un dynamisme sans précédent dans des pays en voie développement notamment en Afrique. Le paysage reste toutefois trop dominé par les Etats-Unis et la Chine, selon l'Unesco.

Entre 2014 et 2018, l'investissement dans la recherche scientifique a progressé de 19%, et le nombre de scientifiques, de 13,7%.

Cette tendance à la hausse a été stimulée par la crise du Covid-19, souligne vendredi l'Unesco dans son rapport sur les sciences. Publié tous les cinq ans, il suit l'évolution des politiques publiques scientifiques depuis près de trente ans, dans plus de 190 pays.

"Il y a 20 ans, il fallait encore convaincre les pays de l'intérêt d'investir dans la science et la technologie. Aujourd'hui, quasiment tous ont intégré l'idée que c'est un moyen de faire progresser l'économie", s'est félicitée auprès de l'AFP Susan Schneegans, coordinatrice du rapport.

Mais cet investissement est "très inégal": les Etats-Unis et la Chine ont compté pour près de deux tiers (63%) de la progression mondiale des dépenses. Et quatre pays sur cinq sont à la traîne, consacrant moins de 1% de leur PIB dans la recherche.

Pays "très débrouillards"

L'intelligence artificielle et la robotique sont particulièrement dynamiques, surtout dans les pays "à revenu moyen inférieur", qui ont contribué à plus de 25% aux 150'000 publications sur le sujet en 2019 (12,8% en 2015).

Certains pays "sont très débrouillards, ils arrivent à innover sans beaucoup de moyens dans les technologies numériques", analyse Susan Schneegans.

Pendant la pandémie, 13% des nouvelles technologies conçues pour affronter le virus ont ainsi été produites en Afrique, alors que le continent ne représente que 14% de la population mondiale: chatbots (assistants virtuels), outils d'auto-diagnostic, application de traçage...

En 2020, "nous avons recensé plus de 700 pôles d'innovation en Afrique, contre environ 300 en 2015. Le hic, c'est qu'ils sont encore très dépendants des financements extérieurs", poursuit la responsable de l'Unesco.

Moins d'attrait pour l'énergie verte

Autre bémol: l'énergie verte attire moins. La recherche sur le captage et le stockage du carbone n'a généré que 2500 articles en 2019. La thématique est même "en recul" au Canada, en France, en Allemagne et chez le leader actuel, les Etats-Unis.

Photovoltaïque, éolien, bio-combustibles... Entre 2012 et 2016, la progression des budgets a été trop modeste à l'échelle mondiale, estime l'Unesco, qui salue tout de même une "homogénéisation des priorités de développement dans tous les pays". Dans les pays en développement, certaines recherches en énergie verte sont même montées en flèche.

L'Unesco prône un renforcement de l'investissement, et appelle à une "plus grande cohérence". La science "doit être moins inégalitaire, plus coopérative et plus ouverte", conclut sa directrice générale, Audrey Azoulay.

ats, afp

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