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Les députés lèvent l'immunité de l'ex-président Atambaïev

L'immunité de l'ex-président du Kirghizstan, Almazbek Atambaïev, a été levée. Il est inculpé pour corruption (archives). © KEYSTONE/AP/Nina Gorshkova
L'immunité de l'ex-président du Kirghizstan, Almazbek Atambaïev, a été levée. Il est inculpé pour corruption (archives). © KEYSTONE/AP/Nina Gorshkova


Publié le 27.06.2019


Les députés kirghizes ont voté jeudi la levée de l'immunité de l'ex-président Almazbek Atambaïev, inculpé pour corruption. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la crise politique née de la rivalité entre le chef de l'Etat actuel et son prédécesseur.

Un total de 103 députés kirghizes d'un Parlement en majorité loyal au président actuel Sooronbaï Jeenbekov, ancien allié devenu rival de M. Atambaïev, ont voté en faveur de cette mesure, seulement six ayant voté contre.

Almazbek Atambaïev, président jusqu'en novembre 2017, a été inculpé mardi par la justice kirghize, qui avait demandé la levée de son immunité.

L'ex-président Atambaïev est entre autres soupçonné "d'acquisition illégale de terres" et d'avoir fait libérer un membre d'un clan mafieux, a indiqué jeudi devant les parlementaires le procureur général kirghize, Otkourbek Djamchitov, qui a précisé que des actions pénales pouvaient désormais commencer.

En avril, le Parlement avait voté un texte rendant le président responsable devant la loi des infractions commises pendant son mandat, une fois qu'il a rendu le pouvoir. Cette loi était considérée comme une mesure destinée à accentuer la pression sur Almazbek Atambaïev, devenu un critique virulent de Sooronbaï Jeenbekov.

"Je n'ai peur de rien sur cette planète. J'ai été emprisonné, j'ai subi des attaques, j'ai été empoisonné", a déclaré mercredi M. Atambaïev à des journalistes dans sa résidence dans le village de Koï-Tach, près de la capitale, Bichkek, ajoutant être prêt à "rester debout jusqu'à la fin" pour défendre son honneur.

Ses partisans prêts à se battre

Plusieurs centaines de ses partisans s'étaient réunis mercredi devant sa résidence, beaucoup affirmant être prêts à se battre pour l'ex-président kirghiz, au pouvoir de 2011 à 2017.

"Je ne pouvais pas rester chez moi et contempler cette menace du gouvernement. Nous nous battrons s'ils nous attaquent", a déclaré à l'AFP Rinat Djancharov, 36 ans, qui affirme avoir parcouru 300 kilomètres pour venir défendre M. Atambaïev.

L'élection de M. Jeenbekov avait permis la première passation de pouvoir pacifique entre deux présidents élus au Kirghizstan, considéré comme le pays le plus démocratique d'Asie centrale et théâtre de deux révolutions en 2005 et 2010 et de violences ethniques.

A la fin de son mandat, Almazbek Atambaïev avait réussi au prix de manoeuvres politiques à imposer la candidature de son poulain Sooronbaï Jeenbekov, tandis que le principal candidat de l'opposition devait répondre de questions criminelles ouvertes contre lui.

Des tensions sont rapidement apparues entre les deux hommes, Almazbek Atambaïev critiquant plusieurs nominations effectuées par Sooronbaï Jeenbekov. De son côté, M. Jeenbekov a démis de leurs fonctions plusieurs hauts fonctionnaires proches de l'ancien président Atambaïev.

ats, afp

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