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Les espèces à sang chaud ont davantage évolué en Europe

Les animaux à sang chaud comme la marmotte ont évolué plus tôt et se sont mieux adaptés aux conditions froides, selon cette étude. © Fabian Fopp
Les animaux à sang chaud comme la marmotte ont évolué plus tôt et se sont mieux adaptés aux conditions froides, selon cette étude. © Fabian Fopp


Publié le 14.02.2019


Des chercheurs suisses et français se sont penchés sur le cours de l'évolution dans différentes régions chaudes et humides d'Europe. Il en ressort que les oiseaux et les mammifères se sont adaptés au froid plus tôt que les amphibiens et les reptiles à sang froid.

Plus deux endroits sont éloignés l'un de l'autre, et plus les facteurs environnementaux tels que la température ou l'humidité y sont différents, plus la composition des espèces de ces deux endroits diffère, a indiqué jeudi l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) dans un communiqué.

La mesure dans laquelle l'environnement lui-même influence l'évolution de la composition des espèces - indépendamment des distances entre deux sites - n'a toutefois guère été étudiée.

Bianca Saladin, doctorante au WSL, est parvenue à "éliminer" l'effet de la distance géographique, en collaboration avec des confrères des universités de Lausanne et de Grenoble (F). Les chercheurs ont ensuite pu se concentrer sur le rôle que jouent les facteurs environnementaux dans l'évolution des différents groupes d'espèces.

Plus précisément, ils ont étudié comment la composition des espèces et les degrés de parenté entre les espèces de mammifères, d'oiseaux, de reptiles et d'amphibiens varient en Europe selon la chaleur et l'humidité, indépendamment de la distance géographique.

Amphibiens apparentés

Les chercheurs ont constaté que la composition des espèces des groupes d'amphibiens et de reptiles à sang froid changeait beaucoup moins dans des conditions fraîches et humides que celle des groupes d'espèces à sang chaud que sont les oiseaux et les mammifères.

"Cela signifie qu'en Europe, seules quelques espèces de vertébrés à sang froid ont pu évoluer pour s'adapter aux régions froides. Et notamment chez les amphibiens, ces espèces sont toutes étroitement apparentées. De plus, ces adaptations sont survenues beaucoup plus tard dans leur évolution que chez les oiseaux et les mammifères", explique Bianca Saladin.

Interrogée par Keystone-ATS, la spécialiste souligne que c'est la première fois que l'on parvient à étudier l'influence du froid sur l'évolution de certaines espèces indépendamment des influences géographiques et environnementales.

A l'inverse, il serait selon elle également possible d'étudier spécifiquement l'influence de tel ou tel élément, comme la distance, une barrière géographique - une chaîne de montagnes par exemple - ou encore une période glaciaire.

En utilisant des données facilement accessibles, la méthode de cette jeune chercheuse permet ainsi de retracer des processus évolutifs survenus il y a très longtemps, note le WSL. Des données importantes pour mieux comprendre la formation de la biodiversité, qui diminue de manière dramatique actuellement. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communications.

ats

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