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Les fourmis bâtisseuses de sentiers font ce qui leur plaît

Chaque colonie de fourmis peut déblayer jusqu'à trois kilomètres de sentiers par an, afin de rapporter la nourriture (archives). © KEYSTONE/EPA/FRANK RUMPENHORST
Chaque colonie de fourmis peut déblayer jusqu'à trois kilomètres de sentiers par an, afin de rapporter la nourriture (archives). © KEYSTONE/EPA/FRANK RUMPENHORST


Publié le 23.01.2019


Il n'y a pas de contremaître chez les fourmis ouvrières, révèle une étude publiée mercredi dans la revue Proceedings of the Royal Society B. Ces insectes bâtissent des sentiers sans recevoir la moindre consigne, sans échanger la moindre information.

"C'est surprenant, car les comportements collectifs s'organisent souvent en communiquant", a expliqué Thomas Bochynek de l'université Northwestern aux Etats-Unis, coauteur de l'étude. Les fourmis sont des insectes sociaux, reconnues comme détentrices d'une véritable intelligence collective.

Débroussailler, élaguer, niveler: la construction de ces chemins, qui seront empruntés par la colonie pour rapporter la nourriture jusqu'à la fourmilière, implique plusieurs milliers d'ouvrières, selon l'étude. Chaque colonie peut déblayer jusqu'à trois kilomètres de sentiers par an, investissant collectivement jusqu'à 11'000 heures de travail chaque année pour les bâtir puis les entretenir.

Economiser de l'énergie

Pour mieux comprendre comment les fourmis s'organisent pour venir à bout de ces travaux titanesques, Thomas Bochynek et ses collègues ont observé des fourmis coupe-feuille sud-américaines, in situ et en laboratoire, puis modélisé leur action.

Résultat: pas de répartition des tâches, pas de superviseur, pas de coordination. Chaque fourmi résout comme elle l'entend les problèmes qu'elle rencontre et c'est la somme de toutes ces actions individuelles qui leur permet de bâtir les sentiers. Une organisation totalement différente de la nôtre, très hiérarchisée et rationalisée.

Les fourmis "agissent uniquement en fonction de leur propre perception des obstacles", précise l'étude.

Une telle organisation (ou non-organisation) permet d'économiser de l'énergie: communiquer, que ce soit par contact ou par phéromones, engendre une dépense énergétique, précise Thomas Bochynek.

ats, afp

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