La Liberté

Les Genevois ne veulent pas d'une caisse maladie publique cantonale

Les Genevois refusent l'initiative du Parti du Travail qui visait à instaurer une caisse d'assurance maladie et accidents publique à but social (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Les Genevois refusent l'initiative du Parti du Travail qui visait à instaurer une caisse d'assurance maladie et accidents publique à but social (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 10.02.2019


Il n'y aura pas de caisse d'assurance maladie et accidents publique à but social à Genève. L'initiative du Parti du Travail qui proposait cette solution pour faire baisser les primes a été refusée dimanche par 55,54%.

Le texte a été rejeté par 61'906 votants contre 49'560 avec un taux de participation de 43,83%. Cette initiative constitutionnelle, qui avait très facilement fait le plein de signatures, était contrée par la droite et avait divisé la gauche. Les socialistes s'y opposaient alors que les Verts et Ensemble à Gauche s'étaient abstenus.

Tous partageaient pourtant les mêmes constats: le système d'assurance-maladie dysfonctionne et la hausse constante des primes est intolérable. Mais le remède proposé par le Parti du Travail (PdT), soit une caisse publique mais pas unique, ne les a pas rassemblés.

"Mauvais risque"

La caisse voulue par le PdT visait à garantir aux personnes domiciliées dans le canton une couverture de soins complète. Cet établissement public autonome aurait offert des prestations d'assurance-maladie et accidents de base, telles que définies par le droit fédéral. Cette caisse transparente visait à soustraire l'assurance-maladie aux intérêts privés.

Mais pour la majorité du Grand Conseil et pour l'exécutif, cette nouvelle caisse aurait été soumise aux même contraintes légales et économiques qu'une quarantaine d'autres assureurs-maladie, tout en étant en concurrence avec eux. Les primes n'auraient ainsi pas été plus basses. Beaucoup craignaient qu'elle n'attire les "mauvais risques" et soit un gouffre financier pour l'Etat.

De nouveau en mai

Le Conseil d'Etat et la majorité des partis misent plutôt sur une solution au niveau national pour faire baisser les primes. En septembre 2014, les Genevois avaient par ailleurs soutenu à plus de 57% une initiative fédérale visant à créer une caisse maladie publique et unique. Ce projet avait toutefois été rejeté à l'échelle du pays.

Les Genevois devront à nouveau se prononcer en mai sur l'assurance-maladie. En effet, une initiative de la gauche visant à plafonner les primes à 10% du revenu sera soumise en votation avec un contre-projet. Ce dernier, soutenu par le Conseil d'Etat et une majorité du parlement, prévoit 186 millions de francs pour aider les familles à payer leurs primes. Il s'agit d'une mesure compensatoire à la réforme de l'imposition des entreprises.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11