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Les maisons closes rouvrent leurs portes aux Pays-Bas

Réouverture des maisons closes aux Pays-Bas où la prostitution a été légalisée (archives). © KEYSTONE/AP/PETER DEJONG
Réouverture des maisons closes aux Pays-Bas où la prostitution a été légalisée (archives). © KEYSTONE/AP/PETER DEJONG


Publié le 01.07.2020


Les maisons closes des Pays-Bas, dont celles du fameux Quartier rouge d'Amsterdam, ont rouvert leurs portes mercredi après avoir été fermées depuis la mi-mars à cause de la pandémie de nouveau coronavirus.

A partir du 1er juillet, tous les "métiers de contact" sont de nouveau permis aux Pays-Bas, une autorisation qui concerne notamment les travailleurs et travailleuses du sexe.

"Pendant le confinement, beaucoup de travailleuses du sexe ont eu des problèmes financiers, nous sommes donc très heureux de pouvoir enfin reprendre notre travail", a déclaré auprès de l'AFP Felicia Anna, Roumaine de 34 ans.

Le gouvernement tablait auparavant sur une réouverture des maisons closes le 1er septembre, mais les travailleurs du sexe souhaitaient pouvoir relancer leur activité plus tôt.

Les Pays-Bas, qui comptent 17 millions d'habitants, ont adopté une approche de "confinement intelligent", moins stricte que celle d'autres pays européens.

Les restaurants, cinémas, cafés, musées et terrasses ont été autorisés à ouvrir le 1er juin, mais en respectant la distance règlementaire de 1,5m entre les clients.

"Nous sommes tous tellement soulagés de pouvoir retourner au travail parce que beaucoup de travailleurs du sexe n'ont obtenu aucune aide du gouvernement", déclare à l'AFP Foxxy, travailleuse du sexe à Amsterdam.

"Nous sommes ravis de gagner de l'argent à nouveau", ajoute-t-elle.

Vérifier s'il y a des symptômes

Les travailleurs du sexe doivent cependant se plier à certaines règles pour éviter une contamination au nouveau coronavirus, telles que vérifier à l'avance si un client présente des symptômes du Covid-19.

"Avant de prendre rendez-vous, je dois vérifier avec le client s'il se sent bien et s'il ne présente aucun des symptômes, ou si l'un des membres de son foyer présente des symptômes", indique Foxxy, qui travaille en tant qu'indépendante. Elle loue une chambre dans un sex club en dehors du Quartier rouge.

S'appliquent ensuite les mêmes règles et directives sanitaires que d'habitude, dit-elle, comme désinfecter la chambre, se laver les mains, changer les draps entre chaque rendez-vous.

Pas de masque

"Ce sont les nécessités de base. Mais nous ne sommes pas contraints de porter un masque pendant les rendez-vous, Dieu merci", poursuit Foxxy, militante au Centre d'information sur la prostitution (PIC) d'Amsterdam.

Elle ne s'attend pas à une baisse d'activité due aux directives sanitaires strictes ou à un éventuel risque de contagion au Covid-19: pour la journée de réouverture mercredi, son agenda affiche "complet".

La prostitution est légale aux Pays-Bas depuis 2000. Les travailleurs du sexe doivent être inscrits auprès de la chambre de commerce et payent l'impôt sur le revenu.

Quelque 7000 personnes travaillent dans ce secteur dans la seule ville d'Amsterdam, où environ 75% des prostituées sont originaires de pays à faibles revenus, particulièrement d'Europe de l'Est, selon les chiffres officiels.

ats, afp

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