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Les parties se mettent d'accord sans le président de Crans-Montana

Un accord a été trouvé entre le milliardaire tchèque Radovan Vitek et deux communes vendredi soir (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Un accord a été trouvé entre le milliardaire tchèque Radovan Vitek et deux communes vendredi soir (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 17.11.2018


Le litige financier qui plombait depuis deux ans les Remontées mécaniques de Crans-Montana Aminona (CMA) apparaît comme réglé. Le milliardaire tchèque Radovan Vitek, la société exploitante et les communes ont trouvé un accord. Mais sans le président de Crans-Montana.

Les trois parties ont trouvé un terrain d'entente vendredi soir lors d'une rencontre avec le conseiller d'Etat Christophe Darbellay. Radovan Vitek s'est engagé à racheter CMA Immobilier, la société qui gère les parkings et les restaurants de la station, au prix qu'il l'avait vendue il y a deux ans à CMA. Soit 35,4 millions de francs.

Cette vente en décembre 2016 avait créé d'énormes tensions avec les communes, car, selon elles, son prix était largement surévalué. "Cet accord trouvé vendredi purge le passé", a résumé samedi à Keystone-ATS le président de CMA Philippe Magistretti, confirmant une information du Nouvelliste.

Le milliardaire tchèque est en outre prêt à racheter les 10% de la part historique que détient CMA dans CMA Immobilier ainsi que celle des petits porteurs (3%). Au même prix par action. Dans une lettre ouverte aux actionnaires, usagers et employés, il appelle les communes à se positionner clairement.

Etape importante

Vendredi soir, les représentants de Lens et d'Icogne (VS) ont fait le pas. Mais le président de Crans-Montana Nicolas Féraud, n'a pas été convié. Pour M. Magistretti, cela ne pose pas de problème. L'accord a été scellé également en présence du représentant des communes au conseil d'administration, Laurent Bagnoud.

"La stratégie de me fatiguer au point de me faire partir la queue entre les jambes et de reprendre à vil prix ma société est une utopie qui ne se réalisera jamais", écrit l'homme d'affaires. Pour rappel, le Tchèque possède au travers de son groupe CPI (Czech Property Investment) 85% du capital-action de CMA.

Ce dénouement va nous permettre d'aller désormais de l'avant que ce soit pour le développement de la station Crans-Montana 2030 ou le projet d'augmentation du capital-action de 50 millions de francs, ajoute M. Magistretti. Sur ce chapitre, le milliardaire s'est là aussi engagé à mettre 30 millions sur la table.

Décision le 6 décembre

Les communes doivent discuter d'une éventuelle participation. "Si elles ne viennent pas, CPI prendra la totalité", selon le président de CMA. Mais l'idée est de garder les communes comme partenaires, poursuit-il. Une assemblée générale extraordinaire est prévue le 6 décembre.

Mais ce volet pourrait avoir des retombées devant la justice. Le ministère public valaisan a ouvert une instruction préliminaire sur l'augmentation de capital des remontées mécaniques de Crans-Montana. Des infractions pénales sont suspectées. "Des investigations sont en cours", a confirmé le procureur général valaisan Nicolas Dubuis à Keystone ATS, confirmant le Nouvelliste.

Les remontées mécaniques de Crans-Montana avaient défrayé la chronique en avril dernier en fermant leurs installations pour une durée indéterminée. La société exploitante et les trois communes de la station valaisanne n'étaient pas parvenues à un accord sur une redevance annuelle. Le litige financier avait finalement trouvé une solution quelques jours plus tard.

ats

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