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Les PME à la recherche de financements alternatifs

Certains fleuristes proposent la livraison de bouquets à la maison en cette période de confinement (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Certains fleuristes proposent la livraison de bouquets à la maison en cette période de confinement (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 31.03.2020


Le vaste paquet de 20 milliards de francs mis à disposition par la Confédération pour soulager les liquidités des sociétés frappées par le gel imposé de leurs activités ne constitue pas l'unique option vers laquelle se tournent les petites et moyennes entreprises.

Les problèmes de trésorerie ne constituent en effet qu'un handicap secondaire de l'évaporation des chiffres d'affaires. "Les PME doivent se montrer inventives pour survivre à la crise", résume pour AWP Roland Rupp, président de l'Association suisse des PME (SKV). A défaut de couper des cheveux ou de servir des pintes, nombre de coiffeurs ou de tenanciers de bars proposent actuellement ainsi des bons d'achat.

"La mesure leur permet de s'assurer un rapide retour de la clientèle" une fois la situation revenue à la normale, applaudit ainsi le représentant de la faîtière. Et la vente de ces bons permet dans l'immédiat d'assurer quelque revenus.

Les sociétés dont le modèle d'affaires le permet recourent par ailleurs largement à la livraison à domicile, par leurs propres moyens ou grâce à diverses initiatives. L'institut de promotion économique de Nidwald a par exemple mis en service une plateforme au travers de laquelle les entrepreneurs, des fleuristes au vendeurs de vélos, peuvent proposer leurs services.

D'autres plateformes compilent de leur côté plutôt des cours de yoga ou des conseils parentaux en ligne.

Appel à la générosité

Pour les PME ne pouvant recourir ni à la vente de bons ni à la vente en ligne, reste l'option du financement participatif (crowdfunding). La Banque cantonale de Lucerne a même ajouté une section dédiée sur sa plateforme idoine, prévoyant des dérogations à ses règles usuelles. La commission de 5% perçue d'habitude est biffée, l'entreprise perçoit les dons même si elle ne remplit pas son objectif de récolte et la contrepartie peut se limiter à un simple "merci beaucoup".

Le recours à cette forme de levée de fonds laisse toutefois sceptique Roland Rupp, qui estime le temps de collecte nécessaire bien trop élevé et le potentiel bien trop modeste. Les donateurs sont souvent des proches des bénéficiaires "et nous ne parlons pas de 200 ou 400 francs de manque à gagner à compenser", poursuit le lobbyiste.

Plus proche variante, les prêts de jusqu'à 500'000 francs sans frais ni intérêts garantis par la Confédération constituent selon le directeur général de l'Union suisse des arts et métiers (Usam) une option plus intéressante.

ats, awp

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