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Les secrets des vampires pour ne vivre que de sang (étude)

Le vampire commun a développé ses propres outils pour pallier la faible valeur nutritive du sang et les maladies qu'il transporte (archives). © KEYSTONE/AP/MARIO QUADROS
Le vampire commun a développé ses propres outils pour pallier la faible valeur nutritive du sang et les maladies qu'il transporte (archives). © KEYSTONE/AP/MARIO QUADROS


Publié le 19.02.2018


Le vampire commun, chauve-souris au nom évocateur, a développé ses propres outils pour pallier la faible valeur nutritive du sang et les maladies qu'il transporte. Il intègre ainsi la minuscule famille des mammifères amateurs de sang, selon une étude publiée lundi.

"Les vampires communs ont un régime alimentaire 'extrême', en ce sens qu'il nécessite de nombreuses adaptations de l'organisme", explique Tom Gilbert de l'université de Copenhague, coauteur de l'étude.

Avec son impressionnant museau écrasé, ses deux grandes incisives, et son goût pour le sang, le vampire commun (Desmodus rotundus), s'est taillé une réputation assez effrayante.

D'autant plus que se nourrir exclusivement d'hémoglobine est très rare dans le règne animal. Le sang s'avère pauvre en nutriments, en glucides et en vitamines et il transporte de nombreuses maladies.

Seules deux autres espèces de mammifère s'en contentent, des chauve-souris également: les "vampires à pattes velues" et les "vampires à ailes blanches".

Victoire évolutive

Pour découvrir ce qui permet à l'animal de ne vivre que de sang, Marie Zepeda Mendoza de l'université de Copenhague et ses collègues ont séquencé le génome de l'animal et étudié son microbiote, c'est-à-dire l'ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, protistes, virus) qu'il héberge.

D'après l'étude publiée lundi dans Nature Ecology & Evolution, le génome du vampire comprend deux fois plus de variantes génétiques que celui des autres espèces de chauves-souris, qui consomment des fruits, du nectar ou des insectes. Une découverte qui met en lumière les nombreux changements génétiques liés à ce mode d'alimentation.

"L'évolution s'est certainement faite progressivement, les vampires commençant à manger des insectes mangeurs de sang, puis s'attaquant au sang lui-même", explique Tom Gilbert.

Les chercheurs ont également étudié les matières fécales des vampires, découvrant la présence dans l'organisme de l'animal de plus de 280 bactéries connues pour causer la maladie chez d'autres mammifères. Pour le chercheur, cette capacité à ne vivre que de sang, une denrée abondante pour laquelle il y a peu de concurrents, représente "une grande victoire évolutive".

ats, afp

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