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Les soignants réclament une revalorisation salariale immédiate

A Genève, les soignants réclament une revalorisation salariale immédiate de deux classes. Infirmiers, aides soignants, physiothérapeutes, techniciens en radiologie ou encore nettoyeurs attendent une vraie reconnaissance de l'évolution des métiers. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
A Genève, les soignants réclament une revalorisation salariale immédiate de deux classes. Infirmiers, aides soignants, physiothérapeutes, techniciens en radiologie ou encore nettoyeurs attendent une vraie reconnaissance de l'évolution des métiers. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 06.05.2021


A Genève, les soignants réclament une revalorisation salariale immédiate de deux classes. Infirmiers, aides soignants, physiothérapeutes, techniciens en radiologie ou encore nettoyeurs attendent une vraie reconnaissance de l'évolution des métiers.

"Cela fait plus de quinze ans que le personnel des métiers des soins et d'entretien attend une revalorisation de ses salaires", a déclaré jeudi devant les médias Sandra Froidevaux, secrétaire syndicale au Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT), à proximité des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Au préalable, une quinzaine de personnes a sifflé le Conseil d'Etat, sous la pluie.

La demande de revalorisation figurait dans une pétition du SIT et du Syndicat des services publics (SSP) adressée fin septembre au gouvernement et munie de plus de 4500 signatures. Or le Conseil d'Etat estime que des demandes doivent être faites par secteurs. "Cette réponse est comme une gifle au personnel", a dénoncé Mme Froidevaux.

"Importance structurelle"

Selon les syndicats, la démarche prendrait des années, vu le nombre de fonctions concernées. De plus, le système d'évaluation des fonctions ne prend pas en compte les compétences relationnelles, la pénibilité liée aux horaires ou encore la charge émotionnelle. Quant au nouveau projet de grille salariale, il va prendre du temps avant d'aboutir. La réflexion sur le précédent, finalement abandonné, avait bloqué toute réévaluation pendant dix ans.

Afin que les salaires soient à la hauteur des exigences de prise en charge et de formation dans les métiers de la santé, les syndicats exigent une augmentation immédiate de deux classes. "La crise sanitaire est une occasion de rappeler l'importance structurelle de ces métiers pour la société", a plaidé la secrétaire syndicale. D'où la nécessité de les rendre attractifs auprès des jeunes.

"Ignoré voire méprisé"

Plusieurs personnes ont ensuite témoigné. En larmes, une infirmière à l'Institution genevoise de maintien à domicile (Imad) a indiqué que son salaire mensuel n'a augmenté que de 100 francs en dix ans, alors que son métier est "usant physiquement et psychiquement". "Le personnel se sent ignoré voire méprisé", a-t-elle souligné.

Un infirmier a relevé le manque de personnel dans des métiers fatigants. A 55 ans, plus de la moitié des infirmiers ont quitté la profession, a-t-il rappelé. Or les salaires des employés à temps partiel, souvent des femmes, ne permettent pas de vivre à Genève, a relevé une technicienne en radiologie aux HUG. "Les applaudissements, on ne s'en contentera plus", a-t-elle déclaré.

ats

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