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Les vaches de la race d'Hérens luttent pour durer

Les lutteuses sont photographiées et filmées sous toutes les coutures lors de la finale nationale de la race d'Hérens, dont l'édition 2019 se déroulera les 4 et 5 mai. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Les lutteuses sont photographiées et filmées sous toutes les coutures lors de la finale nationale de la race d'Hérens, dont l'édition 2019 se déroulera les 4 et 5 mai. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 19.04.2019


Le cheptel de vaches de la race d'Hérens s'érode. Même si la lutteuse valaisanne bénéficie d'une importante vitrine avec la finale nationale annuelle des combats de reines, son exportation au-delà des frontières cantonales reste faible.

Blaise Maître est préoccupé. En tant que gérant du herd-book, le registre généalogique des vaches, il est bien placé pour constater "la lente érosion" du cheptel de la race d'Hérens.

En 2013, 6707 vaches et génisses étaient inscrites au registre contre 6078 en 2018, soit une baisse d'environ 10%. Lorsqu'un cheptel devient aussi modeste, un risque d'extinction de la race n'est pas exclu en cas d'épizootie par exemple, précise à Keystone-ATS Blaise Maître, collaborateur à l'Office valaisan de l'économie animale.

Haut-Valais séduit

C'est en Valais central, coeur de la race, que le recul est le plus net. Il s'explique notamment par la baisse du nombre d'éleveurs, le manque de terrains pour les troupeaux et les exigences croissantes liées à la détention du bétail.

Heureusement, le Haut-Valais s'est intéressé aux belles lutteuses dans les années 1970-1980 et abrite actuellement environ 25% du cheptel. Dès les années nonante, les vaches trapues au sombre manteau ont aussi séduit hors de leurs frontières natales (10%), d'abord dans les cantons de Vaud et de Berne.

La viande et le lait

Les éleveurs gardent leurs vaches d'Hérens pour maintenir la race, le patrimoine et surtout pour les combats. Afin de freiner l'érosion en cours, Blaise Maître prône une extension plus marquée de la race ailleurs en Suisse. Un avis partagé par Dominik Pfammatter, président de la Fédération suisse d'élevage de la race d'Hérens (FSEH).

Certains éleveurs valaisans ne voient toutefois pas d'un bon oeil l'exportation des lutteuses de leur terroir. "Cela dépend des mentalités", note Dominik Pfammatter. Dans le Haut-Valais, des contacts et des échanges se développent avec la Suisse alémanique et dans le Bas-Valais avec par exemple Vaud et Fribourg.

Le président de la FSEH croit aussi au potentiel de la viande de la race d'Hérens: "Nous sommes en contact avec un éleveur à Soleure qui veut constituer un cheptel dans ce but". Quant aux "meilleures laitières, elles sont capables de produire plus de 5000 litres par année", rappelle Blaise Maître.

300 lutteuses dans l'arène

La finale nationale de la race d'Hérens est la vitrine la plus importante et très médiatisée de la race, même si certains jugent factices ces combats hors des pâturages. La finale 2019 est organisée par le Val d'Illiez et se déroulera les 4 et 5 mai.

Quelque 300 vaches croiseront les cornes dans l'arène d'Aproz (VS). Environ 500 bénévoles seront à pied d'oeuvre durant plusieurs semaines pour assurer le succès de la manifestation dont le budget s'élève à 800'000 francs environ et dont la finale des finales attire en général quelque 10'000 spectateurs.

ats

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