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Libération de journalistes à Istanbul

Cumhuriyet a été fondé en 1924. Le quotidien s'est forgé une solide réputation à force de scoops embarrassants pour le pouvoir (archives). © KEYSTONE/AP/LEFTERIS PITARAKIS
Cumhuriyet a été fondé en 1924. Le quotidien s'est forgé une solide réputation à force de scoops embarrassants pour le pouvoir (archives). © KEYSTONE/AP/LEFTERIS PITARAKIS
Le caricaturiste de Cumhuriyet Musa Kart (au centre) au moment de sa libération © KEYSTONE/EPA
Le caricaturiste de Cumhuriyet Musa Kart (au centre) au moment de sa libération © KEYSTONE/EPA


Publié le 29.07.2017


Sept collaborateurs du quotidien turc d'opposition Cumhuriyet sont sortis de prison samedi matin. Ils viennent de passer plus de huit mois derrière les barreaux. Ils ont souhaité que leurs quatre collègues toujours détenus soient libérés prochainement.

Un tribunal d'Istanbul avait ordonné vendredi la remise en liberté provisoire des sept collaborateurs, dont le caricaturiste Musa Kart, mais maintenu en détention les principaux journalistes jugés dans le cadre d'un procès emblématique de l'érosion de la liberté de la presse en Turquie sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan.

Au total, 17 journalistes, dirigeants et autres collaborateurs actuels ou passés de Cumhuriyet, sont jugés depuis lundi notamment pour avoir aidé diverses "organisations terroristes armées". Ils risquent jusqu'à 43 ans de prison.

Parmi les accusés, onze étaient en détention préventive, dont les sept relâchés samedi mais qui restent placés sous contrôle judiciaire. Ils ont quitté la prison de Silviri, près d'Istanbul, aux premières heures de la journée.

"Ni haine ni rancoeur"

"Nous avons été arrachés à ceux que nous aimons, à nos parents, à notre travail. Mais croyez-moi, pendant que nous étions en prison, nous n'avons ressenti ni haine ni rancoeur", a dit M. Kart après sa libération.

Parmi les autres collaborateurs libérés après avoir passé 271 jours en prison figuent le responsable du supplément littéraire Turhan Gunay.

Les quatre collaborateurs de Cumhuriyet toujours détenus sont le chroniqueur Kadri Gürsel, le journaliste d'investigation Ahmet Sik, le rédacteur en chef Murat Sabuncu et le patron du journal Akin Atalay.

"Je pensais être très heureux de me retrouver libéré mais ce n'est pas le cas. Quatre de nos amis sont malheureusement toujours derrière les barreaux", a ajouté M. Kart à sa sortie de prison. "L'image de journalistes en prison n'est pas flatteuse pour notre pays et j'espère que nos quatre amis sortiront dès que possible", a-t-il souhaité.

La prochaine audience a été fixée au 11 septembre.

ats, afp

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