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Macron en Serbie s'engage pour un compromis avec le Kosovo

Le président français Emmanuel Macron a surpris les Serbes venus l'écouter à Belgrade en prononçant en partie dans leur langue le discours dans lequel ils les a appelés à "être courageux" et à "chercher le bon compromis" avec le Kosovo. © KEYSTONE/EPA/KOCA SULEJMANOVIC
Le président français Emmanuel Macron a surpris les Serbes venus l'écouter à Belgrade en prononçant en partie dans leur langue le discours dans lequel ils les a appelés à "être courageux" et à "chercher le bon compromis" avec le Kosovo. © KEYSTONE/EPA/KOCA SULEJMANOVIC


Publié le 15.07.2019


Emmanuel Macron a promis lundi à Belgrade de tout faire pour oeuvrer à un compromis entre la Serbie et le Kosovo. Il n'a pas hésité à se lancer dans de longues déclarations en langue serbe sur l'amitié entre la France et la Serbie.

"J'organiserai dans quelques semaines (à Paris, ndlr) une réunion avec les dirigeants kosovars, la chancelière (Angela Merkel) et vous-mêmes" afin de trouver "une solution globale et pérenne", a déclaré le président français à son homologue Aleksandar Vucic, au cours d'une conférence de presse. Avec Mme Merkel, Emmanuel Macron tente depuis de pousser la Serbie à reprendre le dialogue avec son ancienne province, dont elle ne reconnaît pas l'indépendance.

Les tensions se sont accrues entre les deux parties depuis l'automne. Un sommet sous l'égide de la France et de l'Allemagne, initialement prévu pour juillet à Paris, a été annulé faute d'avancées.

"Ne pas faire bégayer l'histoire"

Lundi soir, devant plusieurs milliers de Serbes enthousiastes mobilisés par son hôte dans le parc de Kalemegdan, au coeur de Belgrade, le président français a enfoncé le clou en appelant d'une voix vibrante les Serbes à rechercher "le bon compromis". "Vous allez devoir être un peuple courageux, comme devront être courageux les Kosovars, en bâtissant un compromis et en sachant ne pas faire bégayer l'histoire".

"Et agir en Européens, car je crois très profondément que la Serbie est en Europe et que l'Europe ne sera elle-même que quand la Serbie y sera pleinement", a-t-il ajouté, en un geste en direction de Belgrade dont le dossier d'adhésion à l'Union européenne patine. Mais au cours de la conférence de presse, il a répété que pour lui l'UE ne pourrait s'élargir à de nouveaux pays avant de se réformer "car elle fonctionne déjà mal à 28".

Côté serbe, le président Aleksandar Vucic avait décidé d'impressionner son hôte, après l'humiliation ressentie pendant les cérémonies du 11 novembre à Paris. Maladresse du protocole français, M. Vucic, représentant d'un pays martyr de la Première guerre mondiale, avait été placé dans une tribune secondaire, quand son homologue kosovar Hashim Thaçi s'asseyait dans la tribune principale, avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump.

Dans la soirée, après un tête-à-tête de plus de deux heures, les deux présidents ont inauguré un monument rénové dédié à l'amitié franco-serbe, dont l'inscription "Aimons la France comme elle nous a aimés" avait été maculée de peinture noire en décembre. Agitant des drapeaux français, des milliers d'habitants de Belgrade avaient été conviés à "venir saluer le président français", dans une ville pavoisée aux couleurs de la France.

ats, afp

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