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Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe

Emmanuel Macron s'est montré exigeant envers la Russie. © KEYSTONE/EPA/JULIEN WARNAND
Emmanuel Macron s'est montré exigeant envers la Russie. © KEYSTONE/EPA/JULIEN WARNAND


Publié le 19.01.2022


Le président français Emmanuel Macron a souhaité mercredi que l'Europe construise "un nouvel ordre de sécurité" avec l'Otan face à la Russie. Il a aussi plaidé pour "un dialogue franc et exigeant" avec Moscou.

"Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés dans le cadre de l'Otan, puis ensuite le proposer à la négociation à la Russie", a déclaré Emmanuel Macron au Parlement européen à Strasbourg.

"La sécurité de notre continent nécessite un réarmement stratégique de notre Europe comme puissance de paix et d'équilibre, en particulier dans le dialogue avec la Russie", a poursuivi le chef de l'Etat, qui présentait aux eurodéputés les priorités de la France pour les six mois de sa présidence du Conseil de l'Union européenne.

"La crédibilité de l'Europe face à la Russie est d'engager un dialogue exigeant", a-t-il insisté.

Vives tensions

Le dialogue avec la Russie, "je le défends depuis plusieurs années, il n'est pas une option", a-t-il martelé, en pleines tensions entre la Russie et l'Occident.

Moscou a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, laissant craindre une invasion. Tout en niant des intentions belliqueuses, le Kremlin martèle qu'une désescalade passe par des garanties pour sa sécurité, en particulier l'engagement à ne jamais élargir l'Otan, en particulier à l'Ukraine.

"Ce qu'il nous faut bâtir c'est un ordre européen fondé sur des principes et des règles auxquels nous nous sommes rangés et que nous avons actés non pas contre, ni sans, mais avec la Russie il y a maintenant 30 ans", a déclaré Emmanuel Macron.

Parmi ces principes, il a cité "le rejet du recours à la force, à la menace, à la coercition, le choix libre pour les Etats de participer aux organisations, aux alliances, aux arrangements de sécurité de leur choix, l'inviolabilité des frontières, l'intégrité territoriale des Etats, le rejet des sphères d'influence".

Solution pacifique

"Nous continuerons avec l'Allemagne, dans le cadre du format Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine) à rechercher une solution politique au conflit en Ukraine qui reste le fait générateur des tensions actuelles", a encore souligné le président français.

"Nous devons aussi travailler sur nos vulnérabilités", a-t-il insisté. "La crédibilité de notre réponse à Moscou suppose d'éviter les vulnérabilités dans les domaines des migrations face à l'utilisation des flux migratoires ou de l'énergie avec le jeu sur le prix du gaz ou les fournitures. Nous devons bâtir une résilience collective", a-t-il plaidé. "Nous importons le gaz, contrairement à l'énergie nucléaire qui est produite sur notre sol", a-t-il rappelé à l'adresse de l'Allemagne, hostile au nucléaire.

Pour mettre fin aux tensions, Moscou réclame, en plus d'un traité bannissant tout élargissement de l'Otan, que les Américains et leurs alliés renoncent à organiser des manoeuvres et des déploiements militaires en Europe de l'Est.

Des négociations la semaine passée à Genève, Bruxelles et Vienne n'ont permis aucune avancée. Moscou considère ses demandes comme non négociables et les Occidentaux les jugent inacceptables.

ats, afp

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