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Malgré les pressions, le régime poursuit ses raids meurtriers

Le régime syrien mène depuis dimanche une campagne de bombardements dévastateurs sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale. © KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets/UNCREDITED
Le régime syrien mène depuis dimanche une campagne de bombardements dévastateurs sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale. © KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets/UNCREDITED


Publié le 22.02.2018


Le régime syrien a repris jeudi ses frappes aériennes sur la Ghouta orientale, faisant fi des appels internationaux à stopper le bain de sang dans ce fief rebelle. Cinq jours de pilonnage dévastateur y ont tué plus de 400 civils, dont des enfants.

Le patron de l'ONU Antonio Guterres a demandé une trêve immédiate et dénoncé un "enfer sur Terre" dans cette région aux portes de Damas. L'Allemagne a appelé à faire cesser le "massacre". Les ONG se sont dites horrifiées par l'ampleur des bombardements, d'une violence inédite depuis le début de la guerre en 2011.

Et le Conseil de sécurité devrait voter, probablement jeudi, sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours pour permettre l'accès à la Ghouta orientale, région assiégée depuis 2013 par le régime.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a assuré que son pays, grand allié de Damas, était prêt à examiner ce texte, sous certaines conditions. Il a précisé que Moscou avait proposé "il y a quelques jours" aux combattants de la Ghouta orientale d'évacuer le secteur, mais que des djihadistes et leurs alliés avaient "catégoriquement rejeté cette proposition".

Enorme coût humain

Pour le cinquième jour consécutif, les forces du président syrien Bachar al-Assad soumettaient jeudi cette région à un déluge de feu, prélude à une offensive terrestre pour la reprendre.

Le coût humain est énorme. Les destructions sont colossales. Au moins 33 civils, dont sept enfants, sont morts jeudi dans des frappes aériennes et un déluge de roquettes visant plusieurs localités, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les corps de 26 civils, ayant péri les jours précédents, ont également été retirés des décombres, selon l'OSDH.

Au moins 82 personnes, la plupart des proches de combattants du groupe Etat islamique (EI), ont été tuées en février dans des frappes aériennes de la coalition internationale antidjihadiste dans l'est syrien, a également rapporté l'ONG.

"Campagne d'annihilation"

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé la communauté internationale à "mettre un terme à cette monstrueuse campagne d'annihilation".

Car l'opération militaire du régime lancée dimanche a fait au moins 403 morts parmi les civils, dont plus de 90 enfants, et plus de 1900 blessés, selon un nouveau bilan de l'Observatoire.

Pendant la même période, 15 personnes ont été tuées par la chute à Damas, bastion du régime, d'obus et de roquettes tirés par des rebelles islamistes ou des djihadistes depuis la Ghouta, selon les médias d'Etat et l'OSDH.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé un accès à la Ghouta orientale pour porter secours aux blessés, qui meurent selon lui faute de soins immédiats et de matériel médical. Ces trois derniers jours seulement, 13 hôpitaux où intervient l'ONG Médecins sans frontières ont été bombardés dans la Ghouta orientale, selon l'organisation.

ats, afp

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