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Manifestation à Hong Kong: 14 mois de prison pour Jimmy Lai

Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné à un an de prison. © KEYSTONE/AP/VINCENT YU
Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné à un an de prison. © KEYSTONE/AP/VINCENT YU
Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné à 14 mois de prison. © KEYSTONE/AP/VINCENT YU
Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné à 14 mois de prison. © KEYSTONE/AP/VINCENT YU


Publié le 16.04.2021


Le magnat hongkongais de la presse Jimmy Lai devra purger 14 mois de prison au total. Il a été condamné vendredi pour son rôle dans l'organisation en 2019 de deux grandes manifestations en faveur de la démocratie.

M. Lai faisait partie de neuf personnalités de l'opposition reconnues coupables d'avoir organisé et participé le 18 août 2019 à l'une des principales manifestations pro-démocratie de cette année-là. Quatre autres militants ont écopé de peines allant de 8 à 18 mois de prison et quatre se sont vu infliger de la prison avec sursis. Les faits étaient passibles de cinq ans de détention.

Selon les organisateurs, cette manifestation avait réuni 1,7 million de personnes, soit près d'un Hongkongais sur quatre. Ce chiffre n'a pu être vérifié indépendamment.

Pour ce rassemblement, le magnat hongkongais a été condamné à un an de prison. Le même tribunal a prononcé à son encontre une peine de huit mois supplémentaires pour sa participation à une autre manifestation le 31 août 2019. Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées pour marquer le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel à Hong Kong.

Peines simultanées

Comme les peines seront effectuées pour partie simultanément, M. Lai ne passera que 14 mois en détention. C'est la première fois que ce patron de presse de 73 ans, actuellement en détention provisoire pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, est condamné pour son action militante.

La plupart de ces vétérans de l'opposition hongkongaise, souvent des apôtres de la non-violence, ont passé des décennies à se mobiliser en vain pour l'instauration d'un véritable suffrage universel.

Parmi les autres prévenus figuraient l'ex-députée de l'opposition et avocate Margaret Ng, 73 ans, et l'avocat Martin Lee, 82 ans, qui, avant la rétrocession en 1997 avait été choisi par Pékin pour rédiger la Loi fondamentale qui sert de mini-Constitution dans la région semi-autonome. Tous deux ont été condamnés à des peines de prison assorties d'un sursis.

Les manifestations de 2019 ont régulièrement dégénéré en affrontements avec la police anti-émeute. En réponse à ce mouvement, Pékin a imposé à Hong Kong une loi draconienne sur la sécurité nationale et une vaste campagne de répression à l'encontre de la dissidence. La pouvoir chinois a également adopté une réforme radicale du système électoral de Hong Kong qui marginalisera totalement l'opposition.

"Prétextes fallacieux"

Pour Yamini Mishra, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Asie-Pacifique, ces condamnations montrent la détermination du gouvernement à éradiquer toute dissidence. "Après avoir arrêté la majorité des dissidents les plus éminents de Hong Kong en utilisant la loi répressive sur la sécurité nationale, les autorités éliminent maintenant les derniers opposants pacifiques sous des prétextes fallacieux liées aux manifestations de 2019", a-t-elle affirmé.

Avant de prononcer les peines pour les neuf accusés, la juge Amanda Woodcock a déclaré que le rassemblement avait été "prémédité" afin d'éviter une interdiction de la police. Elle a également estimé que le fait qu'il était pacifique n'était pas une excuse.

"La Loi fondamentale garantit la liberté de réunion et de procession, mais ces droits ne sont pas absolus et sont soumis à des restrictions", a déclaré Mme Woodcock.

Parmi les autres militants figuraient également des membres du parti travailliste ou du Front civil des droits de l'Homme (CHRF), coalition qui avait organisé les plus grandes manifestations en 2019.

ats, afp

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