La Liberté

Manifestation en Floride une semaine après la tuerie de Parkland

Des centaines de jeunes ont investi mercredi la capitale de la Floride, Tallahassee, pour tenter d'arracher un durcissement de la législation sur les armes aux Etats-Unis, après la tuerie qui a fait 17 morts dans un lycée de Parkland. © KEYSTONE/FR171224 AP/MARK WALLHEISER
Des centaines de jeunes ont investi mercredi la capitale de la Floride, Tallahassee, pour tenter d'arracher un durcissement de la législation sur les armes aux Etats-Unis, après la tuerie qui a fait 17 morts dans un lycée de Parkland. © KEYSTONE/FR171224 AP/MARK WALLHEISER


Publié le 21.02.2018


Des centaines de personnes, dont des survivants de la tuerie de Parkland, ont défilé mercredi à Tallahassee une semaine après après la fusillade qui a fait 17 morts dans un lycée de Floride. Cette tragédie a relancé le débat sur le contrôle des ventes d'armes à feu.

"Que ces vies puissent être volées sans changement serait un acte de trahison à l'égard de notre grand pays", a déclaré Lorenzo Prado, un des nombreux orateurs juvéniles à lancer des appels poignants au micro.

L'auteur du massacre de mercredi dernier "a pu acheter un fusil avant d'avoir le droit de boire de la bière. (Il) a pu acheter un fusil d'assaut tout en présentant des signes évidents de maladie mentale. Il a pu acheter un fusil d'assaut après des actes de délinquance", a rappelé l'étudiant.

A Washington, une manifestation spontanée a eu lieu devant la Maison Blanche mercredi en fin de matinée. Et des actions de solidarité devaient avoir lieu devant certains établissements scolaires dans la journée à travers les Etats-Unis.

Armé d'un fusil d'assaut semi-automatique, l'assaillant de 19 ans a tué 17 personnes dans un lycée de Parkland dont il avait été expulsé pour des raisons disciplinaires. Il avait pu légalement se procurer des armes lorsqu'il était devenu majeur, l'an passé. Il a été inculpé pour homicides volontaires avec préméditation.

Cette tuerie, la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis dans une institution scolaire après celle de l'école élémentaire de Sandy Hook à Newtown dans le Connecticut en décembre 2012, a relancé le débat sur l'accès libre aux armes à feu.

Réunion avec Trump

Des voix se sont élevées pour interpeller Donald Trump sur ce sujet. Le président américain, fervent défenseur du droit constitutionnel à porter des armes, a prévu une "réunion d'écoute" avec des parents, des élèves et des enseignants mercredi à la Maison blanche.

Le chef de la Maison blanche a déjà fait quelques concessions face à l'émotion dans le pays et à l'effet médiatique de leur mobilisation. Il a demandé mardi à son administration de prendre des mesures pour interdire la vente de dispositifs permettant de transformer des fusils semi-automatiques en mitraillettes.

Ces "bump stocks" sont des systèmes amovibles fixés à la crosse d'un fusil et qui avaient été utilisés par le tueur de Las Vegas. Cinquante-huit personnes ont péri le 1er octobre 2017.

Marche nationale à Washington

Le choc provoqué par la tuerie a une nouvelle fois mobilisé les partisans d'une réforme de l'accès aux armes à feu et des appels ont été lancés pour une marche nationale le 24 mars à Washington, baptisée "March for our Lives" et lancée par des lycéens de Parkland.

"La marche sur Washington va être gigantesque mais toutes les autres manifestations sont importantes", a commenté Cameron Kasky, lycéen de Parkland et organisateur du rassemblement.

Plusieurs dizaines d'élèves ont rencontré mercredi le gouverneur républicain de Floride, Joe Negron, pour l'interroger sur ce qui pouvait justifier que des civils soient en mesure de s'équiper d'armes de guerre. Il a refusé de dire s'il soutiendrait une modification des procédures de contrôle.

Des membres de la chambre des représentants de l'Etat de Floride ont dit mercredi qu'ils réfléchissait à relever à 21 ans l'âge auquel les citoyens seraient autorisés à porter des armes. Le Sénat, au contraire, a prévenu qu'il ne prendrait aucune mesure.

Soutien de figures de Hollywood

Selon un sondage pour le Washington Post et ABC News publié mardi, 77% des Américains estiment que le Congrès n'agit pas suffisamment pour empêcher les massacres de masse. Ils sont 62% à juger que Donald Trump n'intervient pas suffisamment sur ce sujet.

La mobilisation des jeunes Américains a obtenu le soutien de plusieurs figures d'Hollywood dont l'acteur George Clooney et sa femme Amal qui ont promis 500'000 dollars pour organiser la marche sur Washington. Le réalisateur Steven Spielberg et la présentatrice de télévision Oprah Winfrey ont chacun offert une somme identique.

ats, reu, afp

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