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Manifestations et transports toujours perturbés en France

24e jour de grève samedi en France, et seuls 6 TGV sur 10 qui roulent à l'approche du nouvel An (archives). © KEYSTONE/EPA/JDR ase
24e jour de grève samedi en France, et seuls 6 TGV sur 10 qui roulent à l'approche du nouvel An (archives). © KEYSTONE/EPA/JDR ase


Publié le 28.12.2019


La France vit samedi son 24e jour de grève, marqué par des manifestations locales à l'appel des syndicats les plus mobilisés contre la réforme des retraites. Un nouveau week-end difficile pour les usagers du train et des transports parisiens, en pleines vacances.

A l'approche du réveillon du Nouvel An, la contestation sociale contre le projet de système "universel" par points voulu par Emmanuel Macron se dirige vers un nouveau record. Désormais plus long que celui de 1995 dans les transports (22 jours), le conflit pourrait dépasser les 28 jours atteints en 1986-1987 à la SNCF, également sans trêve de Noël.

60% de TGV

Pour les voyageurs, la situation dans les transports restait compliquée, avec en moyenne 6 TGV sur 10, et encore six lignes de métro fermées samedi à Paris. "Aujourd'hui, il y a du mieux, avec 20% de trains en plus", a affirmé samedi la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, à l'issue d'une visite au Centre national des opérations ferroviaires de la SNCF, près de la gare de l'Est.

La reprise des concertations entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales n'est prévue que pour le 7 janvier. En attendant, plusieurs syndicats ont appelé à des manifestations samedi, auxquelles devaient se joindre des "gilets jaunes".

A Paris, environ 300 d'entre eux, dont Jérôme Rodrigues, une figure du mouvement, sont partis de la place de la Bourse peu avant 12h30. Des pancartes proclamaient "Age pivot, âge tombeau", en écho à l'"âge d'équilibre" assorti d'un bonus-malus que le gouvernement veut fixer à 64 ans en 2027, ou encore "Grève, blocage, Macron dégage", a constaté une journaliste de l'AFP.

Convergence

Ces "gilets jaunes" devaient converger vers la manifestation interprofessionnelle organisée à Paris par les unions régionales CGT, FO, Solidaires et FSU, qui devait s'élancer de la gare du Nord à 13h00.

"Penser à la retraite c'est compliqué pour beaucoup d'entre nous car il est déjà difficile de finir le mois, néanmoins au fond c'est le même combat", a déclaré à l'AFP Jérôme Rodrigues. Selon lui, "la convergence des luttes" ne va pas de soi car "les élites syndicales" ne "veulent pas nous intégrer dans les cortèges".

La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, appelle aussi à manifester dans de nombreuses villes en région, comme Rennes, Le Mans, Nancy ou Saint-Etienne.

"Aux abonnés absents"

Malgré les appels d'Emmanuel Macron, mais aussi du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui soutient le principe d'un système universel de retraite même s'il s'oppose à l'instauration d'un âge pivot, aucune trêve n'est donc intervenue pour les fêtes de fin d'année.

Après des jours de silence, la prise de parole du président de la République le 31 décembre, pour ses voeux aux Français, est très attendue.

"Pendant qu'il y en a un qui est au fort de Brégançon (...), ici il y a des salariés qui font le choix de poursuivre leur mouvement de grève", a taclé samedi le secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, depuis un dépôt de bus à Asnières (Hauts-de-Seine). La "situation de blocage" est "provoquée par ce gouvernement", qui est "aux abonnés absents", a-t-il dénoncé.

ats, afp

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