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Manifs, grève générale, la mobilisation se renforce en Argentine

Les Argentins dénoncent les coupes budgétaires du gouvernement. "Non au FMI", "Non à l'ajustement", pouvait-on lire lundi sur les banderoles, en tête du cortège. Mardi, une grève générale devait paralyser le pays. © KEYSTONE/EPA EFE/DAVID FERNANDEZ
Les Argentins dénoncent les coupes budgétaires du gouvernement. "Non au FMI", "Non à l'ajustement", pouvait-on lire lundi sur les banderoles, en tête du cortège. Mardi, une grève générale devait paralyser le pays. © KEYSTONE/EPA EFE/DAVID FERNANDEZ


Publié le 25.09.2018


Le mouvement de protestation contre les coupes budgétaires du gouvernement monte d'un ton en ce début de semaine en Argentine: les manifestants ont protesté lundi contre le FMI et une grève générale paralysera le pays mardi.

Le président de centre droit "Mauricio Macri ne gouverne plus l'Argentine, chaque mesure qu'il prend, il doit consulter le FMI", dénonce Joaquín Noya, qui a manifesté dans les rues de la capitale Buenos Aires.

Pendant ce temps, Mauricio Macri était à New York pour rassurer les marchés sur l'économie argentine et s'entretenir avec Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, avec qui le gouvernement argentin est en négociation pour un aménagement du prêt de 50 milliards de dollars sur trois ans octroyé en juin.

La hausse des prix a atteint 25% sur les huit premiers mois de l'année et l'inflation annuelle devrait dépasser les 40%. Les Argentins y perdent en pouvoir d'achat et réclament que les salaires soient alignés sur l'inflation.

"Non au FMI"

Pour Pablo Dufo, professeur d'histoire à Ituzaingo, une banlieue de Buenos Aires, "le gouvernement est insensible aux demandes de la population". Cet homme de 55 ans confie gagner 19'300 pesos par mois "et mon salaire n'a pas été revalorisé depuis de novembre 2017, se plaint-il. Alors je travaille comme chauffeur Uber".

"Non au FMI", "Non à l'ajustement", peut-on lire sur les banderoles, en tête du cortège. Pour stabiliser la 3e économie d'Amérique latine et enrayer la crise monétaire qui a fait perdre la moitié de sa valeur au peso argentin, le gouvernement a scellé un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) dans lequel elle s'engage à parvenir à l'équilibre budgétaire en 2019.

De 6% en 2015, il a été réduit à 3,9% en 2017 et devait être ramené à 2,7% en 2018. Le respect de cet objectif passe par des réductions du personnel dans l'administration publique, le gel de marchés publics et de crédits. Comme le pouvoir d'achat diminue, la consommation baisse et les entreprises licencient.

"Nous sommes contre le plan d'austérité de Macri, du FMI. Nous demandons au contraire plus de moyens pour l'éducation", a déclaré à l'AFP Sonia Alessio, militante d'un syndicat d'enseignants, particulièrement mobilisés lundi.

Grève mardi

La principale centrale syndicale d'Argentine, la Confédération générale du travail (CGT) a convoqué pour mardi une grève générale qui va paralyser Buenos Aires et les grandes villes du pays.

Mardi, pas un métro, autobus ou taxi ne devait circuler, tous les vols au départ et à l'arrivée de l'Argentine ont été annulés, les administrations, banques et de nombreux commerces ont fermé lundi et ne devaient rouvrir que mercredi.

Des files d'attente se formaient lundi soir devant les stations services, avant 24 heures de fermeture.

Le ministre argentin de la Production et du Travail, Dante Sica, a regretté la grève, qui intervient à un moment où "l'activité économique est déjà en baisse". L'Argentine prévoit une récession de 2,4% cette année.

ats, afp

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