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Marina Carobbio présidente: les droits des femmes et des minorités

La socialiste tessinoise Marina Carobbio va occuper le perchoir du National et succède au démocrate-chrétien fribourgeois Dominique de Buman (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE
La socialiste tessinoise Marina Carobbio va occuper le perchoir du National et succède au démocrate-chrétien fribourgeois Dominique de Buman (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE


Publié le 26.11.2018


Sept ans après avoir été à la porte du Conseil fédéral, Marina Carobbio a accédé lundi au perchoir du National. La socialiste tessinoise veut profiter de son année présidentielle pour mettre en exergue les droits des femmes et des minorités.

Avec l'image d'une femme infatigable et combative, toujours sur la brèche, la Tessinoise de 52 ans est consciente que son rôle sera différent. "Je devrai apprendre à être moins engagée face aux confrontations politiques, plus 'supra partes', davantage respectueuse de toutes les opinions", a-t-elle confié dans un entretien avec Keystone-ATS.

Celle qui va occuper la place de première citoyenne de Suisse pour sa douzième année sous la Coupole fédérale veut s'engager pour les deux thèmes qui lui tiennent particulièrement à coeur: la présence des femmes en politique et le rôle des minorités linguistiques et culturelles.

Page web pour les femmes

La candidate malheureuse à la succession de Micheline Calmy-Rey au Conseil fédéral, à laquelle le groupe socialiste a préféré présenter Pierre-Yves Maillard et Alain Berset sur leur ticket, rendra publique une nouvelle page web, "Femmes politiques", durant cette session. Comme son nom l'indique, elle sera expressément consacrée à la place des femmes dans l’histoire politique suisse et aux femmes politiques d’aujourd’hui.

Il faut davantage de femmes en politique, assure-t-elle. Le Conseil national ne compte que 32% de femmes, soit 64 sur 200, et le Conseil des Etats 15%, c’est-à-dire seulement sept sur 46. "Quant au gouvernement tessinois, il n’en a aucune !", lance Marina.

Plurilinguisme

Pour ce qui est du rôle des minorités, "je vais œuvrer pour renforcer le plurilinguisme en Suisse, faire davantage pour la compréhension entre les différentes cultures - car la Suisse est un pays multiculturel - en donnant une voix à qui ne l’a pas beaucoup. Ainsi je dirigerai tous les débats du Conseil national en italien", a précisé Mme Carobbio.

La prochaine présidente de l'Assemblée fédérale tient aussi à améliorer l’image de son canton: "il s’agit de mieux faire comprendre le Tessin au reste de la Suisse, spécialement le monde du travail, le problème des bas salaires, du dumping".

"Nous devons essayer d’améliorer nos rapports avec la capitale, avec les autres cantons. Il faut savoir lancer de nouvelles propositions en mettant à profit des secteurs où nous excellons comme celui de la biomédecine par exemple", a encore déclaré Marina Carobbio, non sans préciser que cette tâche incombe avant tout aux politiciens tessinois.

Et son canton n'est jamais bien loin d'elle, bien qu'elle soit active sur la scène fédérale depuis onze ans. Présente dimanche dernier au Congrès annuel du PS cantonal, elle ne cache pas que ce dernier est en crise d’identité, à quatre mois des élections cantonales du 7 avril. Un parti qui tente de se relancer en jouant la carte des jeunes et des femmes pour le Conseil d’Etat.

Un prénom

Mme Carobbio a grandi dans une famille où la politique était le pain quotidien. Au Tessin, qui dit Carobbio pense encore et surtout à Werner, le tribun, le vieux lion, l’ex-leader du Parti socialiste autonome (PSA). Or Marina n'est autre que la fille de cette mémoire vivante des luttes de la gauche des années septante au Tessin, qui était déjà conseiller national alors qu'elle n’était encore qu’une gosse.

Mais elle s'est vite fait un prénom. Epouse d’un ingénieur, mère d’un jeune homme de 22 ans et d’une adolescente de 14, Marina Carobbio occupe une des vice-présidences du PS depuis 2008. Conseillère nationale depuis 2007, cette habitante de Lumino, aux portes de Bellinzone, a conservé une activité professionnelle.

Elle partage un cabinet médical avec un groupe de confrères à Roveredo dans les Grisons italophones. En prévision de son année présidentielle qui s'annonce chargée, elle a toutefois pris une pause jusqu'à fin 2019.

ats

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