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Maudet veut une plateforme nationale contre la violence aux femmes

Le président du gouvernement genevois Pierre Maudet veut davantage de collaboration entre tous les acteurs contre les violences faites aux femmes (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le président du gouvernement genevois Pierre Maudet veut davantage de collaboration entre tous les acteurs contre les violences faites aux femmes (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 19.08.2018


Les policiers constatent toujours davantage d'attaques plus brutales et sans raison contre les femmes. Le président du gouvernement genevois Pierre Maudet souhaite une plateforme nationale contre ce problème.

Le nombre d'attaques en lui-même n'a certes pas augmenté. Mais celles-ci sont toujours plus violentes et elles sont menées sans raison évidente, déclare le président de la Conférence des directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) dans un entretien au SonntagsBlick.

"Nous avons manifestement une génération d'hommes de 18 à 30 ans, dont certains manque de toute inhibition", ajoute-t-il, cité par la NZZ am Sonntag. Le président du gouvernement genevois s'exprimait près de deux semaines après l'agression à Genève de cinq femmes, tabassées par un groupe d'hommes sur la voie publique, à la sortie d'une discothèque.

Les auteurs présumés ont été identifiés et habitent en France. La procédure a été déléguée aux autorités judiciaires de ce pays. Mais cité par le Matin Dimanche, le parquet admet n'avoir aucun nouvel élément dans cette affaire.

Augmentation de policières

Selon M. Maudet, l'alcool et la drogue entrent souvent en ligne de compte. Le profil des responsables de ces violences y contribue parfois également. Un certain nombre d'hommes qui ont grandi dans des cultures patriarcales considèrent la valeur des femmes comme moins importante et n'estiment pas répréhensible de punir leur épouse en la giflant, insiste le président du gouvernement genevois.

Pour cette raison, l'intégration de migrants doit être encouragée et la prévention renforcée, selon lui. Tous les acteurs, de la police à la justice en passant par l'aide aux victimes, les hôpitaux les écoles ou encore les cantons, doivent surtout collaborer. Et cet effort pourrait passer par une plateforme nationale, dit M. Maudet.

Et d'estimer que le besoin de lois plus dures ne se fait pas sentir. Mais il est important que chaque attaque soit si possible dénoncée. Il faut un changement de mentalité dans la société et la police doit assurer un effort particulier et obtenir la confiance des victimes, par exemple grâce à davantage de policières.

Les agressions à Genève avaient provoqué une vague d'émoi et choqué toute la Suisse. Des rassemblements ont eu lieu à travers le pays pour dénoncer les violences faites aux femmes. Les femmes socialistes ont présenté vendredi à Berne un plan en cinq mesures pour répondre au problème, dont une campagne de prévention nationale. Leurs collègues d'autres partis ont aussi appelé à des dispositifs cantonaux ou nationaux.

ats

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