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Messageries cryptées de Facebook: Londres et Washington contre

Facebook veut crypter l'ensemble de ses plates-formes, à l'instar de WhatsApp (archives). © KEYSTONE/AP/RICHARD DREW
Facebook veut crypter l'ensemble de ses plates-formes, à l'instar de WhatsApp (archives). © KEYSTONE/AP/RICHARD DREW


Publié le 04.10.2019


Les gouvernements américain, britannique et australien ont demandé jeudi au réseau social américain Facebook de renoncer à crypter l'ensemble de ses plates-formes sans garantir un accès à la police. Ils se sont toutefois vu opposer une fin de non recevoir.

Dans une lettre ouverte adressée au patron de Facebook Mark Zuckerberg, quatre ministres lui demandent de "ne pas mener à terme son projet de crypter de bout en bout ses services de messageries [...] sans inclure un moyen pour accéder légalement aux contenus des communications de manière à protéger nos citoyens".

Facebook "a entrepris un travail important pour lutter contre les contenus illégaux les plus graves", soulignent dans leur courrier le ministre américain de la justice Bill Barr, le ministre américain de l'intérieur Kevin McAleenan et ses homologues britannique Priti Patel et australien Peter Dutton. Ils notent que le groupe a effectué en 2018 16,8 millions de signalements portant sur des images ou des comportements à caractère pédophile.

Pas de portes dérobées

"Nous pensons qu'une grande partie de ces activités ne seront plus possible si Facebook mène à terme son projet" et que 70% des signalements ne seront plus faisables, ajoutent les responsables. Ils appellent Facebook à "suspendre" son projet le temps de définir des solutions garantissant la sécurité des utilisateurs.

Les ministres demandent également à Mark Zuckerberg d"intégrer la sécurité du public dans la conception de ses systèmes" et de "permettre aux forces de l'ordre d'avoir un accès légal aux contenus dans un format lisible et utilisable", sans préciser ce qu'ils entendent concrètement.

"Nous pensons que les gens ont le droit d'avoir des conversations privées sur Internet", a rétorqué le géant de l'Internet en renvoyant à la loi qui permet aux enquêteurs de demander des données aux compagnies en passant par un juge, "sans leur imposer de créer des portes dérobées", faille introduite à l'insu de l'utilisateur qui permet de transformer le logiciel en cheval de Troie.

"Le cryptage protège déjà les messages de plus d'un milliard de personnes chaque jour", a poursuivi un porte-parole de Facebook dans un communiqué. "Nous sommes fermement opposés aux tentatives du gouvernement de construire des portes dérobées", a-t-il ajouté.

ats, afp

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