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Mexique: libération de 24 suspects dans la disparition d'étudiants

En septembre 2014, 43 étudiants disparaissaient dans le sud du Mexique (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/SASHENKA GUTIERREZ
En septembre 2014, 43 étudiants disparaissaient dans le sud du Mexique (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/SASHENKA GUTIERREZ


Publié le 16.09.2019


Un juge a ordonné la libération de 24 suspects dans la disparition de 43 étudiants dans le sud du Mexique en septembre 2014. L'information a été révélée dimanche par le président d'une Commission de vérité chargée de clarifier cette affaire, Alejandro Encinas.

"Ces 24 décisions de remise en liberté s'ajoutent à 53 autres déjà prononcées par le même juge, ce qui fait un total de 77 remises en liberté" pour les auteurs présumés de délits liés à la disparition des étudiants, a déclaré M. Encinas. Au total, 142 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de ce dossier.

M. Encinas, qui est également sous-secrétaire des droits de l'Homme au sein de l'administration du président Andres Manuel Lopez Obrador, a estimé que de nouvelles décisions similaires pourraient intervenir dans les jours qui viennent.

Il a mis en garde contre des irrégularités dans les critères appliqués par le juge tels que le non-respect de la jurisprudence, le rejet des preuves ou le refus d'accorder un délai raisonnable aux procureurs pour rectifier les enquêtes.

Erreurs et irrégularités

Les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire ont été relâchées en raison d'erreurs de procédure et irrégularités commises par les enquêteurs, en particulier le recours à la torture pour obtenir des aveux.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, les étudiants s'étaient emparés de cinq autobus pour aller manifester à Mexico. Ils avaient été attaqués par des officiers de la police municipale d'Iguala, sur ordre du maire.

Selon les autorités, les policiers les auraient ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival et les aurait tués, avant d'incinérer leurs corps dans une décharge.

Mais des experts indépendants de la Commission inter-américaine des droits de l'homme (CIDH) avaient contesté cette version dans un rapport publié en 2015. Leur mandat n'avait pas été renouvelé par le gouvernement d'Enrique Pena Nieto et ils n'avaient pu terminer leur enquête.

Une des hypothèses avancées était que les étudiants auraient détourné par inadvertance un autobus chargé d'héroïne à destination des Etats-Unis.

ats, afp

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