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Milliers de fans aux funérailles de DJ Arafat, star du coupé-décalé

DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est mort le 12 août des suites d'un accident de moto à Abidjan. L'annonce de sa mort avait donné lieu à des scènes d'hystérie parmi ses fans et a suscité un émoi national en Côte d'Ivoire. © KEYSTONE/EPA/LEGNAN KOULA
DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est mort le 12 août des suites d'un accident de moto à Abidjan. L'annonce de sa mort avait donné lieu à des scènes d'hystérie parmi ses fans et a suscité un émoi national en Côte d'Ivoire. © KEYSTONE/EPA/LEGNAN KOULA


Publié le 31.08.2019


Des milliers de fans rendaient hommage vendredi à Abidjan à la star du "coupé-décalé", le chanteur ivoirien DJ Arafat, lors d'une cérémonie exceptionnelle au cours de laquelle l'artiste a été décorée à titre posthume. Le chanteur est mort dans un accident à 33 ans.

"Le gouvernement de Côte d'Ivoire dit son infini reconnaissance à DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, pour son immense contribution au rayonnement artistique et à l'influence culturelle de notre pays", a déclaré le ministre ivoirien de la Culture, Maurice Bandaman, lors d'une cérémonie qui devait durer jusqu'au matin.

"Le gouvernement nous autorise à le décorer à titre posthume dans l'ordre national du mérite culturel" a poursuivi M. Bandaman, soulignant que DJ Arafat dont "la mort est un conte tragique (...) n'est pas le créateur du coupé-décalé, mais c'est lui qui par son talent et son génie propre le rend mondialement célèbre".

"Il a fortement transformé le coupé-décalé, en ajoutant des sonorités nouvelles, des bruits mélodiques à l'image de la pop music et du rock" a salué le ministre ivoirien dans son hommage solennel. Genre musical, mais aussi attitude, le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit ivoiriennes pour se disséminer ensuite dans toute l'Afrique.

De nombreuses stars ivoiriennes et africaines devaient se produire toute la nuit pour cet hommage grandiose rendu par l'Etat ivoirien : Serge Beynaud, Ismaël Isaac, Koffi Olomidé, Davido, Fally Ipupa, entre autres.

Ecrans géants dans la ville

Le quartier du stade était quadrillé depuis le matin par les forces de l'ordre. Quelque 6500 hommes ont été déployés, selon la radio-télévision publique ivoirienne, pour éviter les débordements.

DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est mort le 12 août des suites d'un accident de moto à Abidjan. L'annonce de sa mort avait donné lieu à des scènes d'hystérie parmi ses fans et a suscité un émoi national en Côte d'Ivoire : dirigeants politiques, stars de football et artistes de renom se sont succédé pour "saluer son talent".

Des écrans géants ont été installés dans des quartiers populaires d'Abidjan, dont Yopougon, Koumassi, Abobo, ainsi qu'à Cocody-Angré où résidait DJ Arafat, pour suivre la cérémonie qui sera aussi retransmise en direct par la Radio-Télévision publique ivoirienne.

Artiste influent en Afrique de l'Ouest

Né d'un père ingénieur du son réputé et d'une mère chanteuse, le jeune DJ Arafat s'était formé à la musique sur le tas. DJ dans les maquis de la rue Princesse à Yopougon, le grand lieu de la fête à Abidjan, il avait percé avec le titre "Jonathan" en 2003, avant d'enchaîner les tubes pendant 15 ans : "Kpangor" (2005), Djessimidjeka (2012), Maplorly (2015), Dosabado (2018), entre autres.

Arafat a "révolutionné le coupé-décalé, en mélangeant les sons, les rythmes. Il s'est par exemple inspiré de musiques traditionnelles africaines, mais aussi de l'afrobeat nigérian, du rap, du baile funk brésilien. Il était aussi un danseur exceptionnel et a associé à sa musique des concepts de danse nouveaux", explique Franck Alcide Kacou, directeur label et publishing d'Universal Music Africa (filiale de la multinationale Vivendi), la compagnie qui produisait l'artiste depuis 2013.

"Il était l'artiste le plus influent de l'Afrique de l'Ouest, avec une communauté de deux millions de fans sur facebook. Il avait une véritable aura", selon M. Kacou. "Il commençait à percer en Europe et en Amérique, à toucher un public au-delà de la diaspora ivoirienne". Sur son dernier album, "Renaissance", sorti fin décembre 2018, il avait invité des artistes internationaux tels que Maître Gims, Dadju, Davido et Fally Ipupa.

Samedi matin, la dépouille de l'artiste, père de cinq enfants, sera inhumée au cimetière de Williamsville, dans la commune populaire d'Adjamé, à Abidjan.

ats, afp

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