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Calme relatif en Colombie après des manifestations qui ont fait trois morts

Au cours de la journée, plusieurs cortèges avaient convergé vers la place Bolivar, coeur historique de Bogota, proche de la présidence. © KEYSTONE/EPA EFE/DIEGO BAUMAN
Au cours de la journée, plusieurs cortèges avaient convergé vers la place Bolivar, coeur historique de Bogota, proche de la présidence. © KEYSTONE/EPA EFE/DIEGO BAUMAN
A la grève et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l'environnement et d'opposition, dénonçant les politiques économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement colombien de droite. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
A la grève et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l'environnement et d'opposition, dénonçant les politiques économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement colombien de droite. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
A la grève et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l'environnement et d'opposition, dénonçant les politiques économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement colombien de droite. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
A la grève et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l'environnement et d'opposition, dénonçant les politiques économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement colombien de droite. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
Au cours de la journée, plusieurs cortèges avaient convergé vers la place Bolivar, coeur historique de Bogota, proche de la présidence. © KEYSTONE/EPA EFE/DIEGO BAUMAN
Au cours de la journée, plusieurs cortèges avaient convergé vers la place Bolivar, coeur historique de Bogota, proche de la présidence. © KEYSTONE/EPA EFE/DIEGO BAUMAN


Publié le 22.11.2019


Un calme relatif régnait en Colombie vendredi, après des manifestations la veille contre la politique du président de droite Ivan Duque, d'une ampleur inédite dans ce pays. Au total, les affrontements ont fait trois morts et plus de 270 blessés.

Bien que les autorités aient fait état d'un retour à la tranquillité sur l'ensemble du territoire, de nouveaux incidents opposaient vendredi des habitants à des policiers dans le sud de Bogota, à proximité de stations de transport urbain endommagées la veille.

Des supermarchés ont en outre été pillés et des autobus attaqués dans ces quartiers populaires, au lendemain de la plus importante mobilisation sociale de ces dernières années contre le gouvernement national. Le maire de la capitale, Enrique Peñalosa, a décrété la "loi sèche" - interdiction de vente d'alcool - jusqu'à samedi à la mi-journée, dans la crainte de "vandales" pouvant générer de nouvelles violences.

De nouveaux appels à des "cacerolazos" ont été lancés via les réseaux sociaux pour l'après-midi. Cette forme de protestation, qui consiste à taper sur des marmites chez soi ou dans la rue, était inusitée en Colombie jusqu'à jeudi soir. Dans certaines villes, dont Bogota, ils ont duré près de trois heures.

"Aujourd'hui, le pays est tranquille", a assuré le ministre de la Défense, Carlos Holmes Trujillo. Dénonçant des mesures économiques, sociales et sécuritaires du président Duque, des centaines de milliers de personnes ont manifesté jeudi dans tout le pays.

Violences policières

Les autorités ont souligné le caractère majoritairement "pacifique" de la protestation, bien que marquée ensuite par des incidents violents dans certaines villes, dont la capitale. Trois civils sont morts et 122 autres, ainsi que 151 membres de la force publique, ont été blessés, tandis que 98 personnes ont été arrêtées, selon un bilan officiel.

Onze enquêtes préliminaires ont en outre été ouvertes sur de "possibles agissements irréguliers" de policiers contre des manifestants à Bogota, Cali (ouest), Manizales (centre) et Carthagène des Indes (nord), a-t-il ajouté.

Ivan Duque, au pouvoir depuis août 2018 et qui pâtit d'un taux d'impopularité de 69% selon les sondages, présidait vendredi un conseil extraordinaire de son cabinet. L'ONG de défense des droits humains Amnesty International a indiqué sur Twitter avoir reçu des "témoignages, photos et vidéos extrêmement préoccupants" quant à un "usage excessif de la force" de la part de policiers anti-émeute.

Pas de dialogue direct

Dans la capitale, les services de nettoyage dégageaient des décombres restés sur les voies. Les transports urbains, dont certaines infrastructures ont été gravement endommagées, étaient en partie réactivés, sauf dans le sud. A la grève et aux marches, convoquées par des syndicats de travailleurs, s'étaient joints étudiants, indigènes, organisations de défense de l'environnement et d'opposition.

"La Colombie a gagné en cette journée historique de mobilisation citoyenne", a estimé le Comité national de grève, qui a demandé à rencontrer M. Duque et appelé "les citoyens à se tenir prêts à mener de nouvelles actions dans la rue si le gouvernement persiste dans son indifférence face aux revendications".

Jeudi, le président a affirmé avoir entendu les manifestants, mais n'a pas répondu à la requête de réunion, estimant que "le dialogue social" doit se tenir "avec tous les secteurs de cette société". Outre une politique de sécurité focalisée sur la lutte anti-drogue, les manifestants dénonçaient des velléités de flexibiliser le marché du travail, d'affaiblir le fonds public des retraites en faveur d'entités privées, et de reculer l'âge de la retraite.

Certains réclamaient aussi des moyens pour l'enseignement public, la protection des indigènes et défenseurs des droits, victimes de menaces et d'assassinats, ainsi que le respect de l'accord de paix signé en 2016 avec l'ex-guérilla Farc, que M. Duque juge trop laxiste.

ats, afp

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