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Moins d'un mois avant la rupture et toujours pas d'accord en vue

En cas de "no deal" lors du Brexit, des embouteillages monstres de camions sur les routes menant aux ports, des longues files d'attente au contrôle des passeports, voire des pénuries temporaires de certains produits risquent de survenir en Grande-Bretagne (photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/NEIL HALL
En cas de "no deal" lors du Brexit, des embouteillages monstres de camions sur les routes menant aux ports, des longues files d'attente au contrôle des passeports, voire des pénuries temporaires de certains produits risquent de survenir en Grande-Bretagne (photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/NEIL HALL
En cas de "no deal" lors du Brexit, des embouteillages monstres de camions sur les routes menant aux ports, des longues files d'attente au contrôle des passeports, voire des pénuries temporaires de certains produits risquent de survenir en Grande-Bretagne (photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/NEIL HALL
En cas de "no deal" lors du Brexit, des embouteillages monstres de camions sur les routes menant aux ports, des longues files d'attente au contrôle des passeports, voire des pénuries temporaires de certains produits risquent de survenir en Grande-Bretagne (photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/NEIL HALL


Publié le 01.12.2020


A moins d'un mois de la fin de leur rupture, Londres et Bruxelles abattent leurs dernières cartes pour arriver à un accord post-Brexit et échapper ainsi à un "no deal" dévastateur. Cela crée des tensions au sein des 27 de l'UE sur les concessions à accorder.

Le 31 décembre à 23h00 GMT s'achèvera la période de transition suivant le divorce historique, prononcé le 31 janvier dernier. Le Royaume-Uni cessera alors d'appliquer les règles européennes et sortira du marché unique.

Après des mois de discussions poussives, les négociations actuellement menées à Londres butent toujours pour arriver à un accord de libre-échange sans quota ni droit de douane qui permettrait de limiter les perturbations des échanges. Si un compromis est trouvé entre les équipes du négociateur de l'Union européenne (UE) Michel Barnier et de son homologue britannique David Frost, il devra encore être ratifié par les Parlements respectifs, rendant les prochains jours déterminants.

"Malaise croissant"

Selon des sources européennes, la présidente de la Commission, l'Allemande Ursula von der Leyen, "veut un accord" et a dépêché à Londres l'une de ses proches collaboratrices, la Française Stéphanie Riso, pour "accélérer les négociations, avec des concessions qui risquent d'aller au-delà de ce qui a été accepté par les Etats membres".

"Il y a un malaise croissant parmi les États membres (...) et le sentiment est que cela doit s'arrêter", a souligné une source européenne. Selon une autre, l'objectif est de conclure jeudi: "Soit un accord est trouvé, soit ce sera la fin".

"Nous veillons sous le leadership du négociateur en chef (Michel Barnier) à ce que l'ensemble des Etats membres soient parfaitement associés, mobilisés, informés dans ce processus de négociation", a tenu à souligner mardi soir le président du Conseil européen Charles Michel.

"Nous travaillons dur pour surmonter les divergences qui persistent et nous continuerons de négocier toute la semaine", a indiqué de son côté un porte-parole de Downing Street.

Choc économique

En cas de "no deal", les échanges entre le Royaume-Uni et l'UE seront régis par les règles de l'Organisation mondiale du commerce, synonymes de coûteux droits de douanes pouvant provoquer un choc économique. Vu le manque de temps pour se préparer, des embouteillages monstres de camions sur les routes menant aux ports, des longues files d'attente au contrôle des passeports, voire des pénuries temporaires de certains produits risquent de survenir.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit prêt à une telle option et a assuré que cela n'empêcherait pas le Royaume-Uni de prospérer et de nouer des accords avantageux avec de nombreux pays dans le monde.

Mais même en cas d'accord sans droits de douane ni quotas, les entreprises seront soumises à de nouvelles procédures administratives chronophages et à de nouveaux contrôles freinant les déplacements. Le gouvernement a reconnu de "probables perturbations à court terme à la frontière", et a averti des millions d'entreprises des défis à venir.

Centre d'opérations

Un centre d'opérations va être mis en place pour contrôler les mouvements des biens et des personnes à la frontière. Ce centre, qui fonctionnera 24 heures sur 24, sept jours sur sept, a pour but de fournir des informations en temps réel permettant aux autorités de réagir rapidement pour limiter les délais à la frontière.

Pour juguler le trafic routier, les autorités ont lancé la construction de dix vastes parkings pour camions dans le sud de l'Angleterre. L'un d'eux se trouve à Ashford, dans le Kent qui a voté à 59% en faveur du Brexit en 2016 et qui voit approcher la rupture sans savoir à quoi s'attendre.

"Quel que soit le résultat de nos négociations avec l'UE, il y a des changements certains auxquels les entreprises doivent se préparer dès maintenant", a déclaré Michael Gove, le ministre chargé de coordonner l'action du gouvernement. "Il n'y a pas de temps à perdre".

Les négociations butent toujours sur les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence, la manière de régler les différends dans le futur accord et l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques.

ats, afp

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