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Mort d'un Italien: Le Caire rejette les reproches contre sa police

"Nous rejetons ces rumeurs" de torture contre notre police. "Ce ne sont pas les pratiques des appareils de sécurité de l'Etat", a insisté lundi le ministre égyptien Magdy Abdel Ghaffar (archives). © KEYSTONE/AP/Ibrahim Usta
"Nous rejetons ces rumeurs" de torture contre notre police. "Ce ne sont pas les pratiques des appareils de sécurité de l'Etat", a insisté lundi le ministre égyptien Magdy Abdel Ghaffar (archives). © KEYSTONE/AP/Ibrahim Usta


Publié le 08.02.2016


Le ministre égyptien de l'Intérieur a vivement rejeté lundi les accusations visant les forces de sécurité dans la mort d'un étudiant italien. Le jeune homme avait disparu, fin janvier, au Caire. Son corps a été retrouvé atrocement mutilé mercredi passé.

"Cela n'est pas arrivé", a martelé le ministre égyptien de l'Intérieur lors d'une conférence de presse. Il répondait à un journaliste qui lui demandait si le jeune doctorant italien de 28 ans avait été "arrêté par la police".

"Nous rejetons ces accusations et ces rumeurs. Nous n'acceptons pas même que l'on y fasse allusion. Ce ne sont pas les pratiques des appareils de sécurité de l'Etat", a insisté le ministre Magdy Abdel Ghaffar.

Morts brutales

Les défenseurs des droits de l'Homme et les opposants en Egypte affirment que l'étudiant inscrit à l'université de Cambridge, qui faisait une thèse sur les mouvements et syndicats ouvriers égyptiens, a été arrêté par la police ou les renseignements qui l'ont torturé pour obtenir des informations. Les milieux diplomatiques et la presse italienne penchent aussi pour cette thèse.

Les organisations internationales de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement des disparitions d'opposants, des tortures et des tabassages à mort par les services de sécurité, au point que le président en personne avait demandé récemment aux policiers de faire preuve de retenue. Il avait aussi prévenu qu'ils auraient "des comptes à rendre", après plusieurs cas de morts brutales dans des commissariats.

Vérité exigée par l'Italie

Le doctorant a disparu mystérieusement dans une rue du centre du Caire le 25 janvier. Il a été retrouvé, mercredi passé, dans un fossé dans une banlieue de la ville. Le jeune homme portait des traces de tortures: brûlures de cigarettes, plaies d'arme blanche, nombreuses contusions, ongles des pieds et des mains arrachés, selon les rapports d'autopsie.

L'Italie a exigé avec insistance "toute la vérité" et que les "vrais responsables" soient jugés. Le pays a convoqué, à ce propos, l'ambassadeur d'Egypte à Rome.

ats, afp

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