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Mort de sultan Qabous d'Oman après un demi-siècle de règne

Le sultan Qabous ben Saïd, ici en 2015, était à la tête d'Oman depuis près de 50 ans (archives). © KEYSTONE/AP Oman News Agency
Le sultan Qabous ben Saïd, ici en 2015, était à la tête d'Oman depuis près de 50 ans (archives). © KEYSTONE/AP Oman News Agency
Le sultan Qabous, ici en janvier 2019 lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, était à la tête d'Oman depuis 1970 (archives). © KEYSTONE/AP
Le sultan Qabous, ici en janvier 2019 lors d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, était à la tête d'Oman depuis 1970 (archives). © KEYSTONE/AP


Publié le 11.01.2020


Le sultan Qabous d'Oman est mort à l'âge de 79 ans après un demi-siècle de règne, a annoncé samedi son cabinet. Son décès ouvre la voie à une période d'incertitude sur sa succession à la tête de ce pays stable et neutre dans un Golfe sous tension.

Qabous, qui avait pris le pouvoir à son père lors d'un coup d'Etat en juillet 1970, souffrait depuis un certain temps d'une maladie qui pourrait selon des diplomates être un cancer du côlon.

"C'est avec tristesse (...) que le sultanat d'Oman pleure notre sultan Qabous ben Saïd qui a été rappelé à Dieu vendredi soir", a indiqué sur Twitter le ministère de l'Information citant un communiqué du cabinet royal.

Le Conseil de défense du pays s'est réuni peu après l'annonce de sa mort, a indiqué la télévision d'Etat omanaise.

Modernisation

Le 31 décembre, les médias d'Etat avait annoncé que le sultan se trouvait dans un "état stable" après plusieurs semaines de rumeurs sur sa santé. Ses multiples hospitalisations en Allemagne avaient déjà suscité des inquiétudes sur sa succession et la stabilité de ce pays du Golfe.

Né le 18 novembre 1940 à Salalah, dans la province du Dhofar (sud), où il a été à l'école, Qabous ben Saïd entre à 20 ans à la Royal Military Academy de Sandhurst, en Grande-Bretagne.

Il accède au trône en juillet 1970 après avoir renversé son père et entreprend de moderniser ce qui est alors le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, mais qui commence à exporter du pétrole.

Sur la scène internationale, le sultanat, neutre, joue régulièrement les bons offices pour ses alliés occidentaux, notamment dans leurs relations tendues avec l'Iran voisin.

Médiateur avec l'Iran

Sous le règne du sultan Qabous, Oman a consolidé son rôle de pays modéré et neutre dans un Golfe secoué de tensions politiques, notamment avec l'inimitié entre les Etats-Unis, alliés des Etats arabes du Golfe, et l'Iran.

Depuis l'élimination par les forces américaines du général iranien Qassem Soleimani en Irak la semaine dernière, la crise régionale est montée d'un cran. Vendredi, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a annoncé de nouvelles sanctions visant huit hauts responsables de la République islamique.

Les sanctions américaines qui affectent lourdement l'économie iranienne n'ont cessé de se multiplier depuis que l'administration du président Donald Trump a décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran, dossier sur lequel Mascate avait été sollicité. Oman est également intervenu dans des affaires de libérations d'otages, notamment au Yémen voisin, en guerre.

Successeur inconnu

L'état de santé du sultan Qabous, qui a multiplié les "examens médicaux" en Europe ces dernières années, suscitait déjà des inquiétudes sur la stabilité et la position d'Oman, surtout que le nom de son successeur n'est toujours pas connu.

Le sultan, qui n'était pas marié et n'avait pas d'enfants ni de frères, devait, d'après la Constitution, écrire une lettre désignant son successeur au sein de la dynastie royale, qui sera ouverte si sa famille ne parvient pas à s'accorder sur un nom dans un délai de trois jours après sa mort.

Le nouveau sultan doit être un membre de la famille royale, "musulman, adulte, rationnel et fils légitime de parents musulmans omanais". Selon des experts, plus de 80 personnes de la famille du sultan peuvent potentiellement lui succéder.

Assad ben Tarek, neveu du sultan âgé de 65 ans, est considéré comme l'un des principaux favoris du sultan, surtout depuis sa nomination en 2017 au poste de vice-premier ministre chargé des Relations internationales et des Affaires de coopération.

ats

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