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MSF suspend ses opérations de sauvetage en Méditerranée

MSF dispose en Méditerranée d'un bateau de secours, le Vox Prudence, qui est actuellement amarré dans le port de Catane en Sicile (archives). © KEYSTONE/EPA ANSA/CESARE ABBATE
MSF dispose en Méditerranée d'un bateau de secours, le Vox Prudence, qui est actuellement amarré dans le port de Catane en Sicile (archives). © KEYSTONE/EPA ANSA/CESARE ABBATE


Publié le 12.08.2017


Médecins sans frontières (MSF) a annoncé samedi la suspension de ses opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée. L'organisation a évoqué la menace posée par les gardes-côtes libyens ainsi que les entraves du gouvernement italien pour des motifs électoraux.

"Nous suspendons nos activités parce que nous estimons que l'attitude menaçante des gardes-côtes libyens est très sérieuse et que nous ne pouvons pas mettre nos collègues en danger", a commenté Loris de Filippi, président de l'antenne italienne de MSF.

Environ 600'000 migrants sont arrivés en Italie au cours des quatre dernières années, principalement à partir des côtes libyennes. Plus de 13'000 d'entre eux ont péri en tenant la traversée sur des embarcations de fortune ou surchargées.

Face aux opérations de MSF, les autorités italiennes estiment que l'ONG favorise le passage clandestin de migrants ou qu'elle incite les candidats au départ à tenter l'aventure.

Pas de code de conduite

L'Italie, où doivent se dérouler des élections au début de l'année prochaine, a demandé à l'organisation caritative de signer un code de conduite, ce qu'elle a refusé de faire. MSF refuse notamment la présence d'un officier de police italien à bord de ses bateaux d'intervention ainsi que ces navires assurent eux-mêmes le convoyage des migrants jusqu'à une destination sûre et ne restent pas sur zone pour poursuivre leur mission.

MSF dispose en Méditerranée d'un bateau de secours, le Vox Prudence, qui est actuellement amarré dans le port de Catane en Sicile.

Au cours des six derniers mois, le nombre de migrants arrivant en Italie a fortement baissé et Rome a entamé une collaboration plus étroite avec les gardes-côtes libyens. Ces initiatives, a estimé Loris De Filippi, menacent les activités de MSF et empêchent l'organisation de travailler comme elle le souhaiterait.

ats, reu

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