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Négociations de dernière minute sur le climat à Katowice

Les négociateurs de la COP24 butent sur l'aspect financier de l'accord (archives). © KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE
Les négociateurs de la COP24 butent sur l'aspect financier de l'accord (archives). © KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est revenu pour la troisième fois à Katowice pour exhorter les délégués à trouver un accord. © KEYSTONE/EPA PAP/ANDRZEJ GRYGIEL
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est revenu pour la troisième fois à Katowice pour exhorter les délégués à trouver un accord. © KEYSTONE/EPA PAP/ANDRZEJ GRYGIEL


Publié le 14.12.2018


Les délégués de près de 200 pays négociaient vendredi un projet sur la mise en oeuvre de l'Accord de Paris contre le réchauffement climatique. Mais des divergences subsistaient avant la clôture officielle de la conférence de Katowice sur le climat.

La COP24 doit aboutir à la signature d'un texte explicitant la mise en oeuvre de l'accord conclu il y a trois ans dans la capitale française avec l'ambition de maintenir le réchauffement climatique mondial "bien en dessous" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

La présidence polonaise de la COP24 avait demandé que le texte soit prêt jeudi après-midi à l'issue de près de deux semaines de négociations, mais les désaccords politiques ont freiné les débats.

Eviter un nouveau Copenhague

Un projet d'accord a été ébauché dans la nuit de jeudi à vendredi sans susciter beaucoup d'enthousiasme. De nombreuses questions financières étaient notamment restées en suspens, mais l'optimisme semblait de mise vendredi soir.

Revenu vendredi à Katowice pour la troisième fois, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a insisté auprès de la présidence polonaise pour qu'elle fasse en sorte que les discussions s'achèvent ce vendredi et que le texte final exprime "le niveau d'ambition le plus élevé".

"Il est primordial que Katowice ne soit pas un échec. C'est ce qui pourrait se produire de pire. Cela donnerait une impression de chaos, l'impression, que dans une certaine mesure, ce qui s'est passé à Copenhague s'est reproduit", a-t-il dit. Il évoquait l'accord a minima conclu en 2009 dans la capitale danoise, qui avait contribué à ralentir le processus qui a abouti à l'Accord de Paris.

Reconnaissance du GIEC

Le projet de texte élaboré dans la nuit de jeudi à vendredi pouvait encore être retouché, mais encore faut-il que les pays riches tiennent et améliorent leur promesse de fournir chaque année, entre 2020 et 2025, une aide de 100 milliards de dollars aux Etats plus pauvres afin de les assister dans leur politique de développement durable.

Des progrès ont par ailleurs été constatés sur d'autres points, notamment sur la formulation du caractère primordial du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) selon lequel il est essentiel de limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique.

Le texte devrait également exprimer avec clarté ce que feront les pays après la conférence et expliciter les moyens qu'ils mettront en oeuvre pour en atteindre les objectifs.

Risque d'échec

"Le texte admet le rapport du GIEC sur le 1,5 degré et il reconnaît que les promesses devront être réadaptées d'ici 2020 mais il n'engage pas les Etats à accélérer le rythme", a constaté Jennifer Morgan, directrice générale de Greenpeace France.

"De nombreux points de blocage subsistent. Le risque existe que cette COP n’aboutisse pas à un texte qui fasse consensus", a de son côté commenté Marine Decrey, vice-présidente de l'association Swiss Youth for Climate, qui fait partie des représentants de la société civile au sein de la délégation suisse.

"Ce serait dommage, mais à nos yeux (ce serait) préférable à un accord faible, qui représenterait le plus petit dénominateur commun entre les participants", a-t-elle ajouté dans une interview publiée vendredi soir sur le site du quotidien Le Temps. Une position qui rejoint celle exprimée mercredi par la conseillère fédérale Doris Leuthard.

Préserver la "substance" de Paris

Pour les pays les plus exposés au changement climatique, l'une des questions centrales réside dans la mention d'un dispositif leur permettant d'assumer les coûts de plus en plus élevés des pertes liées aux effets du réchauffement climatique.

Ils tiennent également à ce que les pays industrialisés intensifient leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz polluants et pour financer la lutte contre le réchauffement climatique.

"Nous ne voulons pas que l'Accord de Paris perde de sa substance", a rappelé Mohamed Nasheed, l'ancien président des Maldives, dépité de voir le "peu de progrès" accompli.

ats, reu

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