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Nouveau revers pour Trump à la Cour suprême

Des supporters de Donald Trump se sont réunis devant la Cour suprême vendredi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
Des supporters de Donald Trump se sont réunis devant la Cour suprême vendredi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
Des supporters de Donald Trump se sont réunis devant la Cour suprême vendredi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
Des supporters de Donald Trump se sont réunis devant la Cour suprême vendredi. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite


Publié le 12.12.2020


La Cour suprême des Etats-Unis a infligé vendredi un nouveau camouflet à Donald Trump. Elle a refusé de se saisir d'un recours formulé par les autorités du Texas qui visait à annuler sa défaite à la présidentielle.

Ses neuf sages, dont trois nommés par le président républicain, ont estimé dans une courte décision que le Texas n'était pas en droit de se mêler de l'organisation des élections dans les autres Etats.

Alors que les grands électeurs doivent se retrouver lundi pour enregistrer leurs votes, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden et assure que l'élection lui a été "volée".

Menace de sécession

Le rejet "ferme et rapide" du recours "n'est pas une surprise", a réagi un porte-parole de Joe Biden, dénonçant des "tentatives sans fondement" de la part du camp du milliardaire républicain et "des attaques contre le processus démocratique".

L'avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, a jugé de son côté que la plainte était pourtant "solide". "ils ne peuvent pas la repousser juste comme ça", s'est-il exclamé sur la chaine Fox News. La porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh McEnany a elle aussi jugé sur Fox News que la Cour suprême avait "esquivé" ses responsabilités pour se "cacher derrière la procédure".

Le président sortant a de son côté estimé sur Twitter que la Cour Suprême "nous a(vait) laissé tomber", accusant les juges de n'avoir fait preuve "ni de sagesse, ni de courage!".

Mais la réaction la plus violente est venue du président du Parti républicain du Texas, Allen West, qui n'a pas hésité à envisager une sécession de cet Etat du sud. "Peut-être que les Etats respectueux des lois devraient s'allier et former une Union d'Etats qui respecteraient la Constitution", a-t-il affirmé dans un communiqué de son parti.

Opération de la dernière chance

Faute d'éléments tangibles pour étayer ses accusations de "fraudes massives", la cinquantaine de plaintes déposées par ses alliés à travers les Etats-Unis ont toutes - à une exception près - été rejetées par les tribunaux ou abandonnées.

Après ces échecs, et un premier revers devant la Cour suprême, les autorités texanes avaient déposé mardi un recours qui faisait figure d'opération de la dernière chance.

Elles demandaient l'annulation des résultats dans quatre Etats-clés remportés par Joe Biden - Pennsylvanie, Géorgie, Michigan et Wisconsin - au motif que, selon elles, les autorités locales avaient violé les lois électorales en étendant l'usage du vote par correspondance.

Donald Trump avait décrit le dossier comme "très solide" et était intervenu à titre personnel dans la procédure. Plus de 120 élus républicains du Congrès s'étaient associés formellement à la démarche, pourtant très critiquée par les experts en droit.

"Pas une plainte sérieuse"

"C'est un communiqué de presse déguisé en plainte", avait estimé le professeur Rick Hasen sur son site Election blog. "On a un nouveau candidat dans la catégorie 'plainte la plus folle sur les élections'", a ajouté son confrère texan Steve Vladeck sur Twitter.

Pour la première fois de son histoire, le très sérieux site Scotusblog, qui couvre l'actualité de la Cour suprême, avait appelé ses juges à "anéantir" la plainte du Texas. "Ce n'est pas une plainte sérieuse ni une posture légitime", avait estimé son cofondateur Tim Goldstein.

Donald Trump avait toutefois mis la pression sur les magistrats. "Ils doivent montrer un grand courage et une grande sagesse. Sauvez les USA", avait-il tweeté vendredi.

Le président, qui a profondément remanié le temple du droit américain, avait déclaré dès le lendemain du scrutin qu'il allait le saisir. Il espérait sans doute une réédition du scénario de 2000 quand la Cour suprême avait interrompu un recomptage en Floride, offrant la présidentielle à George W. Bush.

ats, afp

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