Aucun des six candidats à la succession de la Verte Elise Buckle n'a atteint la majorité absolue dimanche lors du 1er tour de l'élection complémentaire à la Municipalité de Nyon (VD). L'écologiste Valérie Mausner Léger finit en tête. Second tour le 26 février.

Avec cinq hommes et une femme candidats, le scrutin était très ouvert. A son issue, aucun d'entre eux n'a atteint la majorité absolue, a communiqué le greffe communal. La participation s'est montée à 29,02%.

Candidate naturelle à la succession de Mme Buckle, Valérie Mausner Léger partait légèrement favorite. La représentante de la plateforme de gauche (Verts et Parti socialiste), également présidente sortante du Conseil communal, a mené largement la course dimanche, obtenant 1209 voix.

Victoire d'étape

L'écologiste s'est réjouie de cette "jolie victoire d'étape et de ses plus de 250 voix d'avance. Il s'agit désormais de mobiliser pour le deuxième tour", a-t-elle indiqué à Keystone-ATS.

Autre source de satisfaction, une participation qui a quasi atteint les 30%. "On aurait pu croire que la population était fâchée, mais non", a-t-elle déclaré. Mme Mausner Léger a également observé que le trio de tête appartenait à la classe politique classique.

La droite suit

Suivent en effet l'avocat Olivier Riesen, président de la section locale du PLR, avec 961 suffrages et Sacha Soldini avec 745 voix. Le premier veut récupérer le siège perdu par la droite aux dernières élections. Quant à M. Soldini, candidat pour la troisième fois à l'exécutif, il ne s'est pas présenté sous la bannière de son parti l'UDC, mais sur une liste indépendante, tout en étant soutenu par sa formation.

Sorti du bois à la dernière minute, l'ancien journaliste sportif Pierre-Alain Dupuis qui se présentait sous l'étiquette de Noviodunum (le nom de Nyon à l'époque romaine) a récolté pour sa part 545 suffrages et n'a pas créé la surprise dimanche. L'ex-commentateur RTS de l'équipe suisse de football, spécialiste aussi de tennis, avait par le passé siégé au Conseil communal sous l'étiquette verte.

L'homme renonce à se représenter au 2e tour. "Ce serait de l'acharnement. C'est une défaite sans appel. Je ne suis pas qualifié", a-t-il reconnu, revenant sur une information de 24 Heures. "Je suis très déçu, mais pas abattu. J'ai sans doute sous-estimé la force des partis et des alliances, malgré deux ans de crise", a-t-il confié.

Candidature de combat

Fondateur et ancien président du festival des Hivernales, Jay Reuter, candidat de la gauche radicale, obtient 341 voix. Enfin, Salem Fedal, du Mouvement Citoyen Nyonnais, qui tentait sa chance pour la deuxième fois après une candidature discrète en 2016, finit en queue de peloton avec 41 suffrages.

Les candidats ont jusqu'à mardi midi pour annoncer leur participation au deuxième tour. Seuls ceux ayant atteint le quorum de 5% pourront se présenter, à savoir les cinq premiers, a précisé à Keystone-ATS Stefan Garrido, responsable du greffe municipal.

Un an de bisbilles

Ce scrutin complémentaire fait suite au litige qui a opposé Elise Buckle à la Municipalité de Nyon et qui a défrayé la chronique pendant plus d'un an. Les six autres membres de l'exécutif reprochaient à leur collègue d'avoir fait fuiter des informations confidentielles.

L'élue verte, qui avait débuté son mandat en juillet 2021, avait été suspendue de ses fonctions en février 2022, peu après l'ouverture d'une instruction par le Ministère public. Après de nombreux rebondissements, les deux parties étaient arrivées à un arrangement à mi-novembre dernier.

Le Conseil d'Etat vaudois a alors levé la suspension de l'écologiste, après le classement de la procédure pénale la visant. Le mandat d'Elise Buckle s'est officiellement achevé le 31 décembre.

Majorité rose-verte

Actuellement, la Municipalité de Nyon, à majorité rose-verte, est composée du syndic Daniel Rossellat (hors parti), de Roxane Faraut (PLR), de Pierre Wahlen (Vert), de Claude Uldry (parti indépendant nyonnais), de Stéphanie Schmutz et d'Alexandre Démétriadès (tous deux PS).

Pour mémoire, en 2008, lors de la précédente élection complémentaire nyonnaise, la participation avait atteint 36,29 %. Il s'agissait alors de remplacer le socialiste Alain-Valéry Poitry, destitué pour avoir déménagé dans une commune voisine. L'actuel syndic Daniel Rossellat avait alors été élu de justesse au premier tour.

ats