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ONU: rapporteur suisse alarmé par la nomination d'Haspel à la CIA

Le Suisse Nils Melzer s'alerte sur la désignation de Gina Haspel comme directrice de la CIA (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Le Suisse Nils Melzer s'alerte sur la désignation de Gina Haspel comme directrice de la CIA (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 14.03.2018


Le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, est "alarmé" par la nomination de Gina Haspel à la tête de la CIA. L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) s'est elle dite mercredi à Genève "choquée" par cette désignation.

"Il est alarmant de voir que quelqu'un qui a été largement signalé comme ayant été impliqué dans la torture de détenus est nommée pour devenir la prochaine directrice de la CIA", a expliqué à l'ats M. Melzer. Il rappelle qu'une commission du sénat a établi il y a quelques années que l'agence de renseignement américaine a recouru régulièrement à ces mauvais traitements.

Mais il ajoute que tout individu doit être présumé innocent tant qu'il n'a pas été condamné. Gina Haspel, dont la nomination doit être validée par le sénat, est accusée d'avoir été impliquée dans les prisons secrètes controversées de la CIA. Elle aurait également détruit des preuves de torture durant des investigations.

L'année dernière, M. Melzer avait condamné les déclarations du président américain Donald Trump sur l'utilité de la simulation de noyade. Il s'était dit inquiet d'une éventuelle réouverture de prisons secrètes par les autorités américaines. Il avait ensuite appelé les Etats-Unis à mettre un terme à l'impunité contre ce crime et à poursuivre les responsables.

Egalement "alarmée", l'OMCT a elle affirmé que la torture "devrait faire l'objet de procès et non être portée à la tête de la CIA. "La nomination d'une personne contre laquelle il y a des indications sérieuses d'une responsabilité dans des crimes internationaux graves, dont la torture et la disparition forcée, est vraiment choquante", insiste le secrétaire général de l'organisation Gerald Staberock.

Cette désignation constitue "un message alarmant pour ceux qui sont préoccupés" par un possible recours à la torture par les Etats-Unis, explique également le responsable de l'OMCT. Il appelle notamment les alliés de ce pays à ne pas collaborer avec le renseignement américain si celui-ci décide de mauvais traitements.

ats

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