La Liberté

Opiacés: 4 sociétés prêtes à payer 26 milliards de dollars

Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) sur neuf ans (archives). © KEYSTONE/AP/Mel Evans
Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) sur neuf ans (archives). © KEYSTONE/AP/Mel Evans
Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) sur neuf ans (archives). © KEYSTONE/AP/Mel Evans
Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) sur neuf ans (archives). © KEYSTONE/AP/Mel Evans


Publié le 21.07.2021


Accusés d'avoir alimenté la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis, le laboratoire Johnson & Johnson et trois gros distributeurs américains de médicaments ont accepté de payer 26 milliards de dollars. Ils veulent ainsi solder des milliers de litiges.

Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards de dollars (4,6 milliards de francs) sur neuf ans, et les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen, 21 milliards sur 18 ans, avec l'espoir de solder près de 4000 actions en justice intentées par des dizaines d'Etats américains et collectivités locales, dans le cadre d'une proposition d'accord à l'amiable "historique", a précisé mercredi la procureure de l'Etat de New York.

La mise en oeuvre de l'accord - qui doit permettre aux Etats et collectivités de financer les traitements rendus nécessaires par ce fléau - dépendra du nombre d'Etats américains qui l'accepteront: Mercredi, outre New York, six autres Etats l'avaient accepté: le Connecticut, le Delaware, la Louisiane, la Pennsylvanie, le Tennessee et la Caroline du Nord - dont le procureur a indiqué s'attendre à ce que "plus de 40 Etats l'entérinent" dans les 30 jours.

La Virginie occidentale et Washington ont cependant rejeté l'accord. Il "favorise les Etats les plus peuplés aux dépens de ceux où la crise est la plus intense", a notamment dénoncé le procureur de Virginie occidentale, l'un des plus touchés par la crise des opiacés.

S'il se confirme, l'accord sera le plus important de l'épique bataille juridique engagée par les Etats et collectivités pour faire payer les entreprises accusées d'avoir produit et promu les médicaments opiacés, ou fermé les yeux sur leur surconsommation.

Plus de 500'000 morts

La crise des opiacés, déclenchée par la promotion incisive et la sur-prescription de médicaments antidouleur très addictifs tels que l'oxycodone dans les années 1990, a fait plus de 500'000 morts par overdose aux Etats-Unis depuis 20 ans.

Elle a généré un vaste marché de substances opiacées illicites et très puissantes, comme le fentanyl, qui ont fait flamber le nombre d'overdoses.

Après un début d'amélioration juste avant la pandémie, le nombre d'overdoses mortelles est reparti à la hausse en 2020: plus de 93'000 personnes sont mortes, la plupart d'overdoses liées aux opiacés.

Johnson & Johnson avait annoncé un accord à l'amiable avec le seul Etat de New York fin juin, prévoyant qu'il verse à cet Etat 230 millions de dollars, après avoir cessé de produire et de vendre des substances opiacées.

D'autres laboratoires ont été attaqués en justice, qui ne sont pas associés à l'accord annoncé mercredi, dont Teva, Allergan, ou Purdue, dont le médicament OxyContin est vu comme l'un des premiers responsables de cette crise.

Les grandes chaînes de pharmacies américaines ne sont pas concernées non plus. L'accord ne devrait donc pas mettre fin aux litiges les concernant.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11