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"Optimiste", Biden se présente en rassembleur de l'Amérique

Selon son équipe, l'ancien vice-président de Barack Obama s'entretient en personne avec le père, deux soeurs et un frère de Jacob Blake, tandis que sa mère assiste à la rencontre par téléphone (archives). © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster
Selon son équipe, l'ancien vice-président de Barack Obama s'entretient en personne avec le père, deux soeurs et un frère de Jacob Blake, tandis que sa mère assiste à la rencontre par téléphone (archives). © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster
Selon son équipe, l'ancien vice-président de Barack Obama s'entretient en personne avec le père, deux soeurs et un frère de Jacob Blake, tandis que sa mère assiste à la rencontre par téléphone (archives). © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster
Selon son équipe, l'ancien vice-président de Barack Obama s'entretient en personne avec le père, deux soeurs et un frère de Jacob Blake, tandis que sa mère assiste à la rencontre par téléphone (archives). © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster
Joe Biden a rencontré des habitants de Kenosha dans une église jeudi. © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster
Joe Biden a rencontré des habitants de Kenosha dans une église jeudi. © KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster


Publié le 04.09.2020


Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a dénoncé jeudi le "racisme sous-jacent" qui ronge selon lui les Etats-Unis. Il a martelé son "optimisme" pour l'avenir après s'être entretenu avec Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police.

Prenant le contrepied du message sécuritaire et sombre de son rival, Donald Trump, l'ancien vice-président de Barack Obama a affirmé que le pays pouvait transformer ce "point d'inflexion" en "opportunité" pour plus d'"égalité".

Lors d'une rencontre dans une église avec des habitants de Kenosha, ville de l'Etat-clé du Wisconsin récemment secouée par des émeutes, son ton sobre, lent, derrière son masque, a aussi tranché avec les envolées souvent ardentes du président républicain.

Nouvelle phase de la campagne

A deux mois de l'élection présidentielle du 3 novembre, Joe Biden, 77 ans ouvre avec ce voyage une nouvelle phase, plus active, de sa campagne.

Alors que le candidat démocrate était resté pendant des semaines confiné chez lui à Wilmington, dans le Delaware, puis avait limité ses déplacements de campagne à la région, pour, disait-il, limiter les risques de propagation du Covid-19, son rival Donald Trump, 74 ans, sillonnait les Etats-Unis.

Le président républicain ne sera d'ailleurs pas en reste jeudi soir, avec un discours prévu à Latrobe en Pennsylvanie, un autre de ces Etats pivots qui basculent d'un parti à l'autre.

"Pas de foule, pas d'enthousiasme pour Joe aujourd'hui. Loi et Ordre!", a tweeté Donald Trump en surnommant son rival "Joe Hiden" ("Joe le planqué"), ironisant sur son confinement.

Le président américain avait visité Kenosha dès mardi, mais n'avait pas rencontré la famille, ni cité le nom de Jacob Blake, faisant du rétablissement de l'ordre le coeur de son message.

"Preuve d'humanité"

Dès leur arrivée dans le Wisconsin, à l'aéroport de Milwaukee, l'ancien vice-président et son épouse Jill Biden ont eux rencontré la famille de Jacob Blake, 29 ans, touché par sept balles tirées à bout portant, devant ses enfants, le 23 août.

Une interpellation filmée qui a ravivé le mouvement historique de protestation contre le racisme et les violences policières aux Etats-Unis, et provoqué trois nuits d'émeutes à Kenosha. Toujours hospitalisé, Jacob Blake est paralysé des pieds à la taille.

"J'ai eu l'occasion de passer du temps avec Jacob au téléphone", a confié Joe Biden. "Il a dit que rien ne pouvait avoir raison de lui. Qu'il puisse remarcher ou non, il ne lâchera pas".

Les journalistes n'ont pas pu assister à l'appel et Joe Biden n'a pas répondu aux questions qu'ils lui ont lancées sur le tarmac.

Pendant son entretien, "Jacob a parlé de ses souffrances et le vice-président a exprimé sa compassion", a rapporté dans un communiqué Ben Crump, l'avocat de la famille Blake.

Pas "toute la culpabilité"

La tension à Kenosha a culminé le 25 août, quand un jeune homme de 17 ans a tiré au fusil semi-automatique sur trois manifestants, faisant deux morts. Donald Trump a refusé de condamner les actes de Kyle Rittenhouse, inculpé de meurtre avec préméditation.

Le discours de Donald Trump ne porte pas "toute la culpabilité" des tensions aux Etats-Unis, a souligné Joe Biden à Kenosha, mais il a, selon lui, "légitimé le côté obscur de la nature humaine".

Et sa présidence a "mis en lumière (...) le racisme sous-jacent qui est institutionnalisé aux Etats-Unis". Mais là encore, le septuagénaire a tenu à se dire "optimiste": on dit que le mouvement "Black Lives Matters" ("Les vies noires comptent") "a perdu du soutien depuis que le président vitupère sur la 'loi et l'ordre' mais encore 50% des Américains le soutiennent".

Cap sur le Michigan

Marquée par la pandémie, qui a fait plus de 185'000 morts aux Etats-Unis, une profonde crise économique et une vague historique de colère contre le racisme, la campagne électorale cumule les facteurs inédits.

Et si Joe Biden devance le milliardaire républicain dans les sondages, le suspense reste entier à la faveur de scores plus serrés dans les Etats-clés.

Confirmant le coup d'accélérateur de sa campagne, son équipe a annoncé jeudi qu'il se rendrait le 9 septembre dans le Michighan, un autre Etat que Donald Trump avait remporté de peu en 2016.

Un calcul "politique", a taclé jeudi le directeur de communication de Donald Trump, Tim Murtaugh, affirmant, contrairement aux sondages publics, que Joe Biden "sait qu'il est en baisse sérieuse dans les sondages".

ats, afp

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