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Pachinian commémore le génocide avec des milliers de partisans

Le 24 avril, journée de commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire ottoman, est un jour à part pour les 2,9 millions d'Arméniens. © KEYSTONE/EPA PHOTOLURE NEWS AGENCY/VAHRAM BAGHDASARYAN
Le 24 avril, journée de commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire ottoman, est un jour à part pour les 2,9 millions d'Arméniens. © KEYSTONE/EPA PHOTOLURE NEWS AGENCY/VAHRAM BAGHDASARYAN


Publié le 24.04.2018


Le chef de l'opposition Nikol Pachinian et plusieurs milliers d'Arméniens se sont recueillis mardi à Erevan devant le mémorial dédié aux victimes du génocide. Cela au lendemain de la démission du Premier ministre Serge Sarkissian après onze jours de manifestations.

La main droite toujours bandée après avoir été blessé dans des échauffourées, le député de 42 ans a mené ses partisans au mémorial érigé sur une colline surplombant la capitale arménienne.

Le 24 avril, journée de commémoration des massacres perpétrés entre 1915 et 1917 sous l'Empire ottoman, est un jour à part pour les 2,9 millions d'Arméniens.

Quelques heures avant Nikol Pachinian, le président Armen Sarkissian (sans lien de parenté avec Serge Sarkissian), le Premier ministre par intérim Karen Karapetian et les autorités religieuses du pays s'étaient elles aussi recueillies devant le mémorial.

Reprise des tractations mercredi

Les tractations politiques devraient toutefois reprendre dès mercredi avec une rencontre entre le chef de l'opposition et Karen Karapetian, un fidèle du Premier ministre déchu. D'après la loi, les députés disposent de sept jours à partir de la démission du Premier ministre pour proposer de nouvelles candidatures à ce poste. Le vote pourrait avoir lieu le 2 mai.

Pour sa part, Nikol Pachinian s'est prononcé pour l'organisation de législatives anticipées. L'opposant a précisé mardi qu'il mènerait des "consultations politiques" pour discuter des étapes à suivre pour que la victoire du peuple "soit légalement garantie".

Le Parlement est pour l'heure largement dominé par une coalition menée par le Parti républicain d'Arménie de Serge Sarkissian, qui dispose de 65 sièges sur 105.

Moscou et Bakou réagissent

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit espérer que "l'ordre et la stabilité seront préservés" en Arménie et qu'une "configuration politique faisant consensus parmi toutes les forces politiques arméniennes sera trouvée dans un futur proche".

Dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie azerbaïdjanaise Khimket Gadjiev a affirmé qu'après le "départ de la dictature militaire de Serge Sarkissian", Bakou espérait "une position constructive" du futur gouvernement sur le conflit au Nagorny-Karabakh, région séparatiste revendiquée par les deux pays.

Annonce surprise

L'annonce surprise de la démission de M. Sarkissian est intervenue lundi, quelques heures après la libération de Nikol Pachinian, interpellé la veille lors d'une manifestation.

N'ayant pas le droit de se représenter à un troisième mandat, il avait fait modifier la Constitution pour renforcer les pouvoirs du Premier ministre avant de se faire nommer à ce poste, le nouveau président n'ayant plus que des pouvoirs honorifiques.

Les manifestants reprochaient également à M. Sarkissian, 63 ans, de n'avoir pas su faire reculer la pauvreté et la corruption.

ats, afp

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