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Parc éolien du Mollendruz: les opposants renvoient le dossier au Tribunal fédéral

Le parc éolien du Mollendruz (VD), développé par les services industriels de la ville de Zurich (ewz), prévoit l'installation de douze éoliennes de plus de 200 mètres de hauteur sur la crête du Jura vaudois située entre le Col du Mollendruz et Chalet Dernier (photo symbolique). © Keystone/DPA/A3542/_KARL-JOSEF HILDENBRAND
Le parc éolien du Mollendruz (VD), développé par les services industriels de la ville de Zurich (ewz), prévoit l'installation de douze éoliennes de plus de 200 mètres de hauteur sur la crête du Jura vaudois située entre le Col du Mollendruz et Chalet Dernier (photo symbolique). © Keystone/DPA/A3542/_KARL-JOSEF HILDENBRAND


Publié le 10.07.2020


C'est finalement le Tribunal fédéral (TF) qui devra trancher dans le dossier du parc éolien du Mollendruz (VD). Après avoir vu leurs recours rejetés par le Tribunal cantonal en juin dernier, les opposants ont décidé de recourir devant la plus haute cour helvétique.

"Ce projet est l'un des plus dommageables pour la biodiversité et le paysage de Suisse", ont indiqué vendredi BirdLife Suisse, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP), Helvetia Nostra et Pro Natura, soutenus par Paysage Libre Vaud et SOS Jura dans un communiqué commun. Ils y annoncent ensemble vouloir soumettre le cas à l'appréciation du TF.

Le parc éolien du Mollendruz, développé par les services industriels de la ville de Zurich (ewz), prévoit l'installation de douze éoliennes de plus de 200 mètres de hauteur sur la crête du Jura vaudois située entre le Col du Mollendruz et Chalet Dernier. Elaboré depuis 2009, le projet est mené par Energie Naturelle Mollendruz SA. La compagnie ewz est l'un des actionnaires aux côtés des communes de Juriens, La Praz, Mont-la-Ville, Vaulion et Yverdon-les-Bains.

"Le pire de tous"

La cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal vaudois a rejeté le 9 juin dernier les recours des mêmes opposants au projet. Les organisations de défense de l'environnement avaient jusqu'au 9 juillet pour décider d'un recours au TF.

"Sur le plan du paysage, le parc dégraderait une large portion de la crête principale du Jura vaudois. La visibilité des éoliennes s'étendrait sur une grande partie du Plateau vaudois et au-delà. Le point de vue de la Dent de Vaulion serait notamment concerné", écrivent les opposants. De tous les parcs éoliens planifiés en Suisse, c'est sans doute celui qui abîme le plus lourdement le paysage, selon eux.

Autre critique majeure: les impacts sur la faune ailée. "Au moins cinq espèces d'oiseaux et six espèces de chauves-souris de la liste rouge des espèces menacées fréquentent le site. Ces animaux vont perdre un habitat déjà sous forte pression", dénoncent les ONG.

Projet comparable sur Fribourg

"Devant l'importance des menaces, nos organisations avaient demandé une analyse indépendante qui nous a été refusée", regrette François Turrian, directeur romand de BirdLife Suisse. Une récente recherche de bécasses des bois a montré qu'une aire de nidification de cet oiseau menacé, non identifiée au moment de l'étude d'impact, est située très proche de plusieurs emplacements de machines.

Pour les recourants, le Tribunal cantonal "n'a pas non plus tenu compte de l'arrêt que le Tribunal fédéral avait rendu pour rejeter le projet de Schwyberg (FR). Ce cas présente en effet de nombreuses similitudes avec celui du Mollendruz", soulignent-ils.

Pour Michel Bongard, secrétaire général de Pro Natura Vaud, "le fait que le projet éolien soit situé dans le Parc naturel du Jura vaudois est un argument supplémentaire qui n'a pas été pris en compte dans la pesée des intérêts". Au Schwyberg, le TF avait jugé que le projet s'apparentait à un "corps étranger" dans le paysage.

ats

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