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Paris: le personnel du Lido dit son désaccord à sa manière

Les manifestants en faveur du Lido ont reçu le soutien d'une partie de la troupe "concurrente" du Moulin rouge (Photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/Mohammed Badra
Les manifestants en faveur du Lido ont reçu le soutien d'une partie de la troupe "concurrente" du Moulin rouge (Photo prétexte). © KEYSTONE/EPA/Mohammed Badra


Publié le 28.05.2022


Ils "n'ont pas les mots", alors ils dansent: environ 25 danseuses et danseurs du Lido ont organisé une action devant le cabaret samedi, avenue des Champs-Elysées, pour protester contre un plan de transformation de l'une des institutions phare de la nuit parisienne.

"Je n'ai pas les mots. J'ai grandi avec le Lido, c'était déjà le rêve de ma mère et je suis là depuis 10 ans. Ce n'est pas juste mon travail, c'est une partie de moi", témoigne avec émotion Eve Jourdan, "danse captain" dans le cabaret, qui emploie plus de 150 personnes.

Plus d'une vingtaine de "Bluebells Girls" et de "Lidoboy" tout de noir vêtus, se sont réunis samedi après-midi, avant leur représentation, à l'entrée du cabaret contre le projet de transformation de l'établissement en "salle de spectacles musicaux" par le repreneur, le géant hôtelier Accor.

Portant des pancartes "le Lido, c'est Paris", "rendez-nous nos plumes", en référence à l'accessoire des danseuses qui ont fait sa renommée, l'équipe a esquissé quelques pas de danse sous la musique de cabaret et les acclamations "Lido, Lido" des spectateurs.

L'occasion aussi d'inciter les curieux et les promeneurs à signer la pétition contre la transformation. "Danseurs, techniciens, serveurs: nous avons une passion pour le cabaret. Nous voulons rester pour vous faire rêver", a lancé le danseur Simone Cristofaro.

Sans Lido Paris n'est plus Paris

Parmi la foule de passants et de spectateurs, plus d'une douzaine de danseuses et danseurs du Moulin Rouge, autre fameux cabaret parisien, sont présents "en solidarité".

"Mes parents ont dansé là et moi aussi. J'ai beaucoup de liens avec ce lieu donc on se soutient autant qu'on peut. Ce lieu est iconique, une partie de Paris. C'est déchirant", raconte Rye Carpenter.

D'anciens travailleurs comme Jérémy un ex-technicien-machiniste de 35 ans, se sont aussi déplacés "dans l'espoir que cela ne ferme pas".

"Paris sans le Lido n'est plus Paris. C'est comme un monument. J'étais venue pour mes 50 ans, et j'espère revenir avec mes enfants" ne décolère pas une passante venue avec son mari encourager les danseurs.

Mais malgré la mobilisation, les salariés restaient pessimistes sur leur sort. "On est dans le témoignage, on sait très bien ce qui va se passer, et qu'on ne pourra pas l'empêcher. Mais il ne faut pas que cela se passe dans l'anonymat", a estimé Ludovic Herveou, délégué syndical CGT. Les négociations sur l'avenir des salariés doivent s'achever le 12 août.

ats, afp

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