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Parole donnée aux experts dans le procès de la fillette assassinée

La prévenue, âgée de 27 ans aujourd'hui, doit répondre d’assassinat, subsidiairement de meurtre (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La prévenue, âgée de 27 ans aujourd'hui, doit répondre d’assassinat, subsidiairement de meurtre (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La prévenue, âgée de 27 ans aujourd'hui, doit répondre d’assassinat, subsidiairement de meurtre (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La prévenue, âgée de 27 ans aujourd'hui, doit répondre d’assassinat, subsidiairement de meurtre (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La médecine légale et la génétique forensique ont occupé les débats au deuxième jour du procès de la jeune femme accusé de l'assassinat, subsidiairement du meurtre, d'une petite fille de deux ans et demi à Vuadens (FR) en novembre 2018 (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La médecine légale et la génétique forensique ont occupé les débats au deuxième jour du procès de la jeune femme accusé de l'assassinat, subsidiairement du meurtre, d'une petite fille de deux ans et demi à Vuadens (FR) en novembre 2018 (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 29.03.2022


Les experts ont pris la parole mardi au deuxième jour du procès de la femme de 27 ans accusée de l'assassinat, subsidiairement du meurtre, d'une fillette de deux ans et demi en novembre 2018 à Vuadens (FR). La médecine légale et l'ADN ont occupé les débats.

Après l'audition de l'accusée et des parties plaignantes la veille, le Tribunal pénal de la Gruyère a convié quatre experts, issus du Centre universitaire romand de médecine légale (CURML) et ayant contribué au dossier. La démarche visait à éclairer les acteurs du procès sur ce qui a conduit au drame du 11 novembre 2018.

Le corps sans vie de la petite fille a été découvert au réveil par le père au domicile vuadensois de ce dernier, alors que la prévenue avait passé une partie de la nuit seule avec elle. Le papa accueillait son enfant le week-end dans le cadre du droit de garde qu'il exerçait depuis 2017 et sa séparation d'avec la mère.

Prévenue d'homicide par le Ministère public, la jeune femme, en détention depuis près de trois ans et demi, continue de nier les faits qui lui sont reprochés dans l'acte d'accusation. Au vu du huis clos qui caractérise l'affaire jugée, ses protestations d'innocence sonnent comme une mise en accusation du père de la victime.

30 zones d'impact

La présidente du tribunal Frédérique Bütikofer Repond a multiplié les questions tout au long de la journée. Les deux médecins légistes de l'Unité romande de médecine forensique (URMF), dont le responsable, ont rappelé que la fillette présentait 30 zones d'impact, dont 22 lésions à la tête. Mais aucune n'était mortelle.

L'heure du décès de la petite fille a aussi été évoquée. Un deuxième rapport la situe entre 20h30 le samedi 10 novembre 2018 et 10h00 le lendemain. L'accusée s'est trouvée seule dans la maison entre 22h00 et 03h15, heure de rentrée du père, hockeyeur et DJ à ses heures, deux activités qui l'avaient éloigné du domicile depuis l'après-midi.

L'autopsie a révélé de multiples traumatismes au niveau de la tête, du cou, du tronc et des membres, un oedème cérébral, une fracture à la base du crâne et des signes d'étouffement. La cause du décès est une asphyxie mécanique, les lésions d'aspect frais et contus étant évocatrices de l'intervention d'un tiers, selon l'acte d'accusation.

Un acte brutal

Le responsable de l'URMF a parlé sans aucun doute d'un acte brutal, délivré avec force, avec des coups portés possiblement au sol. Des lésions qui ne sont en tout cas pas compatibles avec la chute du lit à étage où dormait la petite. C'est pourquoi d'ailleurs les investigations du Ministère public se sont dirigées vers la compagne.

Les acteurs du procès ont encore écouté les explications livrées par deux spécialistes de l'Unité de génétique forensique (UGF) du CURML, dont le responsable. Ils ont évoqué les profils ADN retrouvés sur le pull de la fillette, ou son doudou-éléphant, avec des notions très techniques comme la fraction majeure ou mineure.

Lundi, dans la grande salle d'audience du pouvoir judiciaire fribourgeois à Granges-Paccot, la prévenue a répondu de manière mesurée, presque mécanique, aux questions de la présidente Bütikofer Repond. Elle s'est présentée comme la "copine du père" qui ne souhaitait pas "endosser le rôle de belle-mère".

Relation distante

C'est la raison pour laquelle la femme entretenait une relation distante avec la fillette. Le père, de dix ans son aîné, a dit en revanche vouloir créer une famille avec elle, "sans précipiter les choses". L'accusée, qui projetait un grand voyage seule, avec ses économies, ne voyait pas sa relation durer.

Le père, à qui la prévenue reprochait des carences en matière d'éducation de l'enfant, a fini par lâcher qu'elle détestait sa fille. Pour sa part, la mère, toujours dévastée par le drame et qui attend que "la justice soit rendue" pour sa fille, a décrit la jeune femme comme une "mauvaise personne".

Sur les mobiles du crime, l'enquête a révélé que la relation de la compagne avec le père souffrait de la présence de l'enfant, en l'empêchant de réaliser ses projets. Le procès se poursuit mercredi, avec les plaidoiries des parties civiles, du Ministère public et de la défense. Le jugement est attendu le 13 avril.

ats

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