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Partisans de l'initiative pour des aliments équitables en campagne

Les partisans de l'initiative pour des aliments équitables lors de la remise des signatures à la Chancellerie à Berne le 26 novembre 2015 (archives). © KEYSTONE/DOMINIC STEINMANN
Les partisans de l'initiative pour des aliments équitables lors de la remise des signatures à la Chancellerie à Berne le 26 novembre 2015 (archives). © KEYSTONE/DOMINIC STEINMANN
Les conseillères nationales Adèle Thorens (Verts/VD) et Maya Graf (Verts/BL) ont présenté jeudi à Berne les arguments en faveur de l'initiative sur les aliments équitables. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Les conseillères nationales Adèle Thorens (Verts/VD) et Maya Graf (Verts/BL) ont présenté jeudi à Berne les arguments en faveur de l'initiative sur les aliments équitables. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 09.08.2018


Les consommateurs veulent des aliments produits en accord avec la nature et dans des conditions de travail équitables. L'initiative des Verts soumise au vote le 23 septembre répond à cette demande, estiment les partisans du texte.

Lancée par les Verts, l'initiative "pour des denrées alimentaires saines et produites dans des conditions équitables et écologiques" veut encourager l'agriculture durable. Elle propose que la Confédération renforce l'offre de denrées alimentaires sûres et de qualité produites dans le respect de l'environnement, des ressources et des animaux, ainsi que dans des conditions de travail équitables.

Le texte répond à une demande de plus en plus forte des consommateurs, a expliqué jeudi à Berne le comité d'initiative en lançant sa campagne. Il revendique une plus grande proximité avec les producteurs, encourage la commercialisation de produits régionaux et dénonce le gaspillage alimentaire.

L'initiative profitera à tous, consommateurs, paysans, animaux, environnement et climat, a expliqué Maya Graf, co-présidente du comité d'initiative. Il est urgent d'agir face au changement climatique, à la destruction de l'environnement et à la disparition des espèces.

Importations régulées

L'initiative fournit aussi à la Confédération des instruments pour améliorer la qualité des denrées importées. En effet, 50% des aliments consommés en Suisse viennent de l'étranger. Ce commerce ne doit pas se faire au détriment des paysans, du bien-être animal et de l’environnement.

Les consommateurs en ont assez des scandales alimentaires, de l'élevage industriel, de la surexploitation de la nature ou des conditions de travail à l'étranger, a relevé la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD). Ils veulent plus de transparence et des modes de production corrects.

Pour y parvenir, l'initiative mise sur les incitations et l'information. Son but n'est pas de multiplier les réglementations, selon les initiants. Défavoriser les denrées alimentaires produites dans des conditions désastreuses ou une obligation de les déclarer suffirait à les exclure du marché, selon Mme Thorens. Il n'y a pas nécessairement besoin d'imposer des interdictions.

Contrairement à ce que disent ses détracteurs, notamment le Conseil fédéral, le texte est simple à mettre en oeuvre, a ajouté la conseillère nationale vaudoise. Il suffirait de mieux déclarer les produits ou de conclure des conventions sectorielles d’objectifs, de mettre en place des labels ou d’offrir un traitement de faveur aux importations produites de manière durable.

Pas de hausse des prix

Quant à la menace d'une hausse des prix des aliments, le comité la balaie. C'est en oeuvrant à une baisse des loyers et des primes d'assurance que les Verts comptent alléger les budgets des ménages les plus défavorisés.

Grâce à ces économies, ils pourront alors se tourner vers une alimentation de qualité. Les denrées alimentaires représentent 7% du budget d'un ménage, a indiqué Mme Thorens. Un poste exceptionnellement bas comparé à d'autres pays ou d'autres époques.

L'initiative peut aussi être mise en oeuvre en conformité avec le droit commercial international. Le commerce mondial doit de toute façon intégrer les objectifs de durabilité des Nations Unies et de l’accord de Paris sur le climat. Et la Suisse doit tenir ses engagements en ce sens, a affirmé Urs Brändli, président de Bio Suisse.

Le texte est soutenu par des organisations actives dans la protection de l'environnement ou des animaux, Bio Suisse et les femmes paysannes, la protection des consommateurs et la coopération au développement.

ats

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