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Patricia Highsmith en ouverture des Journées de Soleure

Alain Berset a ouvert la 57e édition des Journées de Soleure en dressant une analyse nuancée de l'oeuvre de l'écrivaine Patricia Highsmith. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Alain Berset a ouvert la 57e édition des Journées de Soleure en dressant une analyse nuancée de l'oeuvre de l'écrivaine Patricia Highsmith. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 19.01.2022


Un documentaire sur Patricia Highsmith a ouvert mercredi soir les Journées de Soleure, qui retrouvent les bords de l'Aar après une édition en ligne l'an dernier. Ce rendez-vous du cinéma suisse fait la part belle aux films romands et à ceux produits par des femmes.

Ce portrait subtil de Patricia Highsmith jette un nouvel éclairage sur la double vie de la reine américaine du polar psychologique, qui a vécu au Tessin. Coïncidence, la date de la projection est aussi celle du 101e anniversaire de la naissance de l'écrivaine

Au cœur de ce documentaire, intitulé "Loving Highsmith", réalisé par la Bâloise Eva Vitija, il y a sa vie amoureuse secrète et l'influence que cette versatilité et cette ambivalence ont eue sur l'identité de ses personnages, en particulier le célèbre Ripley.

Résonnance avec le climat politique actuel

"Le dialogue intérieur de Patricia Highsmith entre aussi en résonance avec le climat politique du moment", a relevé Alain Berset au moment de lancer cette 57e édition. "Peut-être devrions-nous davantage lutter avec nous-mêmes qu'avec les autres et à nouveau faire preuve de plus de curiosité pour ce que nous pensons nous-mêmes, avant de donner notre avis aux autres."

Dressant une analyse nuancée de l'oeuvre de l'écrivaine, le conseiller fédéral a imaginé comment elle aurait fait face à la pandémie, par exemple en opposant à la "distanciation sociale" son aversion pour la vie de famille ou la convivialité.

Elle a elle-même reconnu que son imagination fonctionnait beaucoup mieux lorsqu'elle n'avait pas besoin de parler aux gens, a-t-il ajouté pour illustrer le mot-clé "désengagement". Dans le même temps, le Fribourgeois a souligné la créativité et la force que l'autrice tirait de sa souffrance, de sa "lutte avec elle-même".

Foisonnement romand

Environ 160 films, dont 78 longs métrages, seront projetés jusqu'au 26 janvier. Près de la moitié des longs métrages sélectionnés viennent de Suisse romande. Si l'on y ajoute les œuvres en langue italienne, le nombre de films en langue allemande fond à moins de la moitié.

Jamais autant de films romands n'ont été retenus aux Journées de Soleure, a souligné David Wegmüller, qui assure la direction artistique des festivals avec Marianne Wirth depuis le récent départ de l'ancienne directrice Anita Hugi.

Pour expliquer ce foisonnement "historique", David Wegmüller parle de la vivacité des maisons de production en Suisse romande. Le codirecteur artistique met encore en avant la forte présence de productrices à qui l'on doit plus de la moitié des longs métrages sélectionnés.

Huit films nominés tenteront de décrocher une récompense dans trois catégories, celles du Prix de Soleure, du Prix du public et d'Opera Prima pour les premières oeuvres.

Le documentaire consacré à Patricia Highsmith est en lice pour le Prix de Soleure. Quatre films romands concourent dans cette catégorie reine, dont "Olga" d'Elie Grappe qui avait été sélectionné pour représenter la Suisse aux Oscars cette année.

ats

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