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Pékin célèbre sa "réussite" face au Covid malgré le choc économique

Li Keqiang a ouvert la session du parlement chinois, qui doit se dérouler jusqu'au 28 mai. © KEYSTONE/AP/Ng Han Guan
Li Keqiang a ouvert la session du parlement chinois, qui doit se dérouler jusqu'au 28 mai. © KEYSTONE/AP/Ng Han Guan
Li Keqiang a ouvert la session du parlement chinois, qui doit se dérouler jusqu'au 28 mai. © KEYSTONE/AP/Ng Han Guan
Li Keqiang a ouvert la session du parlement chinois, qui doit se dérouler jusqu'au 28 mai. © KEYSTONE/AP/Ng Han Guan


Publié le 22.05.2020


En ouverture de la session plénière annuelle de l'assemblée nationale populaire, le premier ministre chinois a vanté vendredi la "réussite majeure" de la Chine dans son combat contre le coronavirus. Il a toutefois reconnu que le prix à payer était "élevé".

"Nous, fils et filles de la nation chinoise, sommes restés unis pendant une période infiniment difficile et avons élevé une grande muraille de solidarité", s'est félicité M. Li, devant les quelque 3000 députés réunis, visage masqué, au palais du peuple à Pékin.

Dans un discours d'une heure, Li Keqiang a célébré "une réussite stratégique majeure" dans la lutte contre le nouveau coronavirus, apparu à la fin 2019 à Wuhan. "Nous avons obtenu une victoire décisive dans la défense de la province du Hubei et de sa capitale, Wuhan", mises en quarantaine pendant deux mois et demi, a affirmé le chef du gouvernement.

"Un prix qu'il fallait payer"

Pour Li Keqiang, le succès remporté contre l'épidémie "s'est payé d'un prix élevé. C'est un prix qu'il fallait payer et qui en valait la peine", a-t-il dit, en référence au plongeon du produit intérieur brut au premier trimestre (-6,8%, une première dans l'histoire de la République populaire). "La pression sur l'emploi a fortement augmenté", a-t-il reconnu.

Signe de l'incertitude à laquelle le pays est confronté, M. Li s'est abstenu de fixer un objectif de croissance pour l'année en cours. "Notre pays sera confronté à certains facteurs qui sont difficiles à prévoir", s'est-il justifié. En réaction, le pays va laisser filer son déficit cette année à 3,6% du PIB (contre 2,8% l'an dernier).

Le premier ministre a également annoncé l'émission d'un emprunt d'État pour un montant de 1000 milliards de yuans (136 milliards de francs), auquel s'ajoute un vaste plan d'investissement de 3750 milliards de yuans.

Ces investissements seront notamment destinés au déploiement de la technologie 5G, appelée à révolutionner l'Internet mobile, et à généraliser les véhicules à énergies nouvelles.

La Chine a par ailleurs annoncé une hausse de 6,6% de ses dépenses militaires pour cette année, a indiqué le ministère des Finances. Signe des difficultés économiques, ce budget, le deuxième du monde après celui des Etats-Unis, augmente moins que l'an dernier (7,5%).

Hong Kong dans le viseur

Alors que le monde est accaparé par le coronavirus, Pékin entend profiter de sa session parlementaire pour imposer sa volonté à Hong Kong, où un colossal mouvement de protestation s'est manifesté contre le gouvernement local pro-chinois. Une proposition de loi a été déposée pour permettre au gouvernement central d'appliquer une "loi de sécurité nationale" dans le territoire autonome, rendu par le Royaume-Uni à la Chine en 1997, sans passer par le Conseil législatif local.

L'opposition démocratique de Hong Kong a vivement réagi, ainsi que les Etats-Unis, qui ont mis en garde Pékin contre une loi "très déstabilisatrice". L'article 23 de la "Loi fondamentale", qui sert depuis deux décennies de constitution au territoire, prévoit que la région se dote d'une loi interdisant "la trahison, la sécession, la sédition (et) la subversion".

Mais la clause n'a jamais été appliquée. Car une grande partie de la population du territoire y voit une menace pour ses libertés. La dernière tentative de mise en oeuvre de l'article 23, en 2003, avait échoué face à des manifestations monstres dans les rues de Hong Kong.

La session 2020 du parlement se déroule dans des conditions très particulières sur fond de Covid-19. L'épidémie a forcé les autorités, pour la première fois depuis l'ère maoïste, à reporter cette session plénière qui aurait dû s'ouvrir en mars. Et au lieu des deux semaines habituelles, la session ne durera que sept jours, jusqu'au 28 mai.

ats, afp

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