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Père incestueux devant la justice à Renens

Le procès se tient à la salle cantonale de l'Ordre judiciaire vaudois, à Renens (Archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le procès se tient à la salle cantonale de l'Ordre judiciaire vaudois, à Renens (Archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 13.03.2018


Une affaire de moeurs particulièrement sordide s'est ouverte mardi devant le Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Un père de famille comparaît pour de nombreux et graves abus sur ses enfants, allant du viol à la mise en danger de la vie d'autrui.

"Vous admettez les abus sexuels sur vos enfants?", a lancé le président Donovan Tesaury au principal accusé, en ouverture d’audience à la salle cantonale de Longemalle à Renens. "Je nie". Sur les huit enfants du couple, trois sont aujourd'hui majeurs. Et leurs dires contredisent la déclaration du père.

Coups et abus sexuels

Dès leur plus jeune âge, les enfants, nés entre 1996 et 2014, ont régulièrement été frappés. Puis leur père, qui battait et violait déjà sa femme, a commencé à commettre des actes d’ordre sexuel sur une de ses filles lorsqu'elle avait huit ans. Elle a subi des abus réguliers dans la maison familiale, décrite comme un lieu insalubre.

"Tous les soirs, papa venait dans ma chambre. Je ne pouvais rien faire, il me forçait à faire l’amour", a déclaré, en pleurs, une des victimes. Le prévenu a menacé à plusieurs reprises ses enfants en leur disant que si, un jour, il allait en prison, il tuerait toute la famille dès qu’il ressortirait.

Garçons aussi victimes

Les garçons de la fratrie n’ont pas non plus été épargnés. "Pour jouer à l’ordinateur, il fallait toucher le zizi à papa", a déclaré l'un des fils des accusés, avant de répondre qu'il attendait de ce procès que "papa reste en prison".

Malgré l'intervention du SPJ (Service de protection de la jeunesse) et la mise en place d'une curatelle d'assistance éducative pour tous les enfants, dès les années 1997, les enfants ont été maltraités. En plus de traces de coups, il a été constaté qu'ils souffraient de carences affectives, de troubles de socialisation et du langage, ou encore de problème d'alimentation et d’un manque d'hygiène.

Père entendu plus tard

Les enfants ne voulant pas être confrontés à leurs parents, les deux accusés n'étaient pas présents dans la salle en ouverture d'audience. Le père ne sera pas entendu lors de ce premier jour de procès. Il devrait être confronté aux propos des victimes et des témoins jeudi.

L'homme est accusé de multiples infractions, allant du viol à la mise en danger de la vie d'autrui, en passant par l'inceste. La mère est également sur le banc des accusés, notamment pour complicité, violence et manquement au devoir d'éducation.

ats

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