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Perquisitionné, Mélenchon dénonce la "police politique" de Macron

La France insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon ont été perquisitionnés mardi matin. © KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON
La France insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon ont été perquisitionnés mardi matin. © KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON


Publié le 16.10.2018


Le domicile de Jean-Luc Mélenchon et le siège de La France insoumise (LFI) ont été perquisitionnés mardi matin. L'opération a été dénoncée comme l'oeuvre d'une "police politique" par le chef de file de LFI, qui a filmé les policiers au travail.

Selon une source proche du dossier, au moins une dizaine de perquisitions ont été menées par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, dans le cadre de deux enquêtes préliminaires dirigées par le parquet de Paris. La première concerne des présumés emplois fictifs d'assistants parlementaires européens, ouverte à la suite de signalements de l'eurodéputée frontiste Sophie Montel en juin 2017.

La seconde porte sur les comptes de campagne de M. Mélenchon pendant la présidentielle. Elle a été lancée après deux signalements à la justice, l'un du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l'autre de la cellule française de renseignement financier Tracfin.

La CNCCFP, qui a validé fin 2017 les comptes des onze candidats malgré certaines dépenses retranchées - 434'939 euros sur 10,7 millions déclarés concernant M. Mélenchon - avait justifié ce signalement adressé le 16 mars par des "interrogations", notamment sur les dépenses facturées par deux associations, L'Ere du peuple et Mediascop.

"Petit personnage"

La commission avait constaté que L'Ere du peuple, association sans activité commerciale déclarée, avait facturé à la campagne 440'027 euros correspondant à des locations de salles, de matériels informatiques et audiovisuels, et à des prestations intellectuelles de quatre de ses salariés, dont trois étaient également membres de l'équipe de campagne. Elle avait retranché une partie des dépenses.

L'agence Mediascop, dirigée par Sophia Chikirou, alors responsable de la communication du candidat, avait pour sa part facturé 54'600 euros. La commission en avait retranché 35'250 euros au motif d'"écarts significatifs" entre les montants et "la grille tarifaire de cette entreprise".

Perquisitionné à son domicile parisien, M. Mélenchon a filmé la scène avec son portable pour la diffuser en direct sur Facebook. Au siège de LFI, il a ensuite pris à parti le représentant du parquet et les policiers. "Vous ne vous comportez pas comme des policiers républicains" a-t-il notamment lancé, dans une vidéo de Libération. Puis devant le siège, où il avait rameuté ses supporters, le député a attaqué le président Emmanuel Macron, le traitant de "petit personnage".

ats, afp, reu

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