La Liberté

Peter Maurer plaide pour des conditions humaines pour les réfugiés

Le président du CICR Peter Maurer exige des conditions humaines dans les camps de réfugiés et les prisons (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le président du CICR Peter Maurer exige des conditions humaines dans les camps de réfugiés et les prisons (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 29.03.2020


Des conditions humaines doivent être respectées dans les camps de réfugiés et les prisons, afin d'endiguer la pandémie de Covid-19. C'est essentiel pour éviter une catastrophe, selon le président du CICR Peter Maurer.

Si les habitants de ces lieux continuent de vivre dans des conditions lamentables, le coronavirus se propagera rapidement à l'intérieur comme à l'extérieur des camps, a indiqué Peter Maurer dans un entretien avec l'hebdomadaire alémanique NZZ am Sonntag.

"La pandémie a peut-être paralysé l'Europe et New York. Mais les guerres et la violence ne se sont pas arrêtées." Les activités humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été compliquées par la fermeture des frontières, a poursuivi son président.

Il est essentiel que les prisons offrent des conditions humaines, a-t-il ajouté. Pas seulement parce que les prisonniers en ont le droit, mais aussi parce que c'est dans l'intérêt des autorités. "Si vous ne proposez pas de conditions décentes dans vos prisons et vos camps de réfugiés, c'est sur vous et votre société que cela retombera."

Car le virus ne restera pas circonscrit aux prisons et aux camps de réfugiés, a-t-il martelé. Il se propagera dans tout le pays. "Peut-être que les autorités se montreront alors plus disposées à instaurer des conditions décentes". Les conditions de vie dans ces endroits sont décisives pour endiguer la pandémie et éviter une catastrophe.

Protéger réfugiés et collaborateurs

Une solidarité inconditionnelle de la communauté internationale est en outre nécessaire, a poursuivi Peter Maurer. Le CICR tente de mettre en place des éléments essentiels dans la lutte contre la pandémie en Syrie, en Irak, au Yémen, en Somalie, au Soudan du Sud ou encore au Nigeria. Il s'agit notamment d'accélérer l'approvisionnement en eau.

La situation est particulièrement difficile dans la province syrienne d'Idleb. Les organisations humanitaires n'y ont qu'un accès très restreint. "Nous avançons à l'aveugle." L'accès au nord-ouest du pays est en revanche bon.

La protection du personnel du CICR est aussi un défi. "Nous avons l'essentiel en matière de matériel et nous sommes en train de nous en procurer plus. Les aspects matériels sont cependant peu importants en comparaison avec le fardeau politique et administratif." Il faut en outre veiller à éviter que le personnel apporte avec lui le virus.

Pas de surprise

Contrairement à d'autres organisations humanitaires, le CICR obtient généralement des autorisations, car le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge travaillent souvent de concert avec les autorités. L'organisation est présente dans les 30 régions les plus fragiles au monde et y dispose d'un bon réseau.

Peter Maurer ne se dit pas surpris par l'apparition de la pandémie. Des maladies que l'homme pensait avoir vaincues, comme la polio ou Ebola, sont déjà réapparues dans les années passées. C'est pourquoi le président du CICR compte sur la solidarité internationale et espère que les pays investiront des montants substantiels dans l'aide humanitaire malgré la crise du coronavirus.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11