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Pétition visant les nouvelles techniques de modification génétique

Une multitude d'organismes ont récemment été modifiés comme des pommes, des abeilles, des porcs et des vaches, selon l'alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (image d'archive). © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER
Une multitude d'organismes ont récemment été modifiés comme des pommes, des abeilles, des porcs et des vaches, selon l'alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (image d'archive). © KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER


Publié le 01.03.2018


L'alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (SAG) s'alarme au sujet de nouvelles techniques qui pourraient échapper à la réglementation suisse et ouvrir une nouvelle ère de génie génétique. Elle lance une pétition à l'intention des autorités fédérales.

De nouvelles techniques de modification des organismes vivants sont apparues ces dernières années, s'inquiète la SAG. Il s'agit de méthodes variées qui permettent de manipuler des génomes animaux et végétaux de manière plus rapide et moins chère.

Ces techniques présentent des attraits certains pour l'industrie et pour une partie de la communauté scientifique. Ces acteurs tentent de "banaliser" ces nouvelles techniques et font un "lobbying important" pour qu'elles soient totalement dérégulées, dénoncent les auteurs de la pétition sur leur site internet.

La particularité et la nouveauté de ces techniques est notamment qu'elles permettent de choisir et de modifier n’importe quelle partie du génome sans laisser de « trace » de la manipulation effectuée, brouillant ainsi la barrière autrefois nette entre produits génétiquement modifiés ou non, indique l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG).

Question d'interprétation

L’apparition de ces nouvelles techniques de sélection rend plus difficile l’interprétation et l’application de la loi, selon l'OFAG. Suivant les interprétations du droit actuel, ces techniques entrent ou non dans le champ d'application de la législation sur le génie génétique.

L’administration fédérale a déjà depuis quelques années entamé un travail de réflexion sur ce sujet, indique l'OFAG. Comme centre de compétence de la Confédération, l'office suit de près ces changements en lien étroit avec les experts.

Principe de précaution

Dans le débat sur la classification juridique des nouvelles méthodes de génie génétique, les entreprises du secteur agroalimentaire et les généticiens tentent de brouiller la frontière entre le génie génétique et la sélection conventionnelle de mutation naturelle, dénonce la SAG. L'idée est de donner l'impression que les modifications du matériel génétique, induites par génie génétique, sont pratiquement identiques à celles de la sélection conventionnelle.

La SAG lance une campagne ainsi qu'une pétition à l'intention du Conseil fédéral et du Parlement. Intitulée "Pas de génie génétique par la petite porte!", cette pétition exige que les nouvelles techniques soient encadrées par la législation actuelle par principe de précaution.

"Les nouvelles techniques de génie génétique sont des manipulations non naturelles du génome. Elles doivent donc être soumises à la loi sur le génie génétique. Il en va de notre sécurité alimentaire!", exige la conseillère nationale Isabelle Chevalley, présidente de l’alliance.

Sans réglementation du génie génétique, les produits issus de ces techniques pourront être disséminés librement et sans contrôle, souligne le communiqué de la SAG. Ils pourront être soustraits à l’obligation d’étiquetage et d’évaluation sanitaire et environnementale.

ats

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