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Plus de 2 millions de musulmans entament le hajj en Arabie saoudite

Le pèlerinage de 2018 se déroule alors que l'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, est en pleine transformation avec des réformes en profondeur. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Le pèlerinage de 2018 se déroule alors que l'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, est en pleine transformation avec des réformes en profondeur. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
La majorité des pèlerins viennent de pays étrangers (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
La majorité des pèlerins viennent de pays étrangers (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 19.08.2018


Plus de deux millions de fidèles ont entamé dimanche sous une chaleur accablante le grand pèlerinage à la Mecque, premier lieu saint de l'islam en Arabie saoudite. Il s'agit d'un des plus grands rassemblements religieux annuels au monde.

Cet évènement religieux représente un défi logistique pour les autorités qui se sont toutefois déclarées prêtes à assurer son bon déroulement jusqu'à vendredi.

Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam, que tout musulman est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.

C'est "le rêve de tout musulman de venir ici", c'est "l'ultime voyage", a déclaré à l'AFP Soliman Ben Mohri, commerçant de 53 ans originaire de Boulogne-sur-Mer, en France. "Nous sommes émus", a-t-il ajouté.

Les mouvements de pèlerins s'effectuent dans un climat de ferveur qui fait oublier la chaleur étouffante alors que la température excède largement les 40 degrés Celsius. "Oh Allah, me voici devant toi", répètent des groupes de fidèles en disant ainsi se présenter en toute humilité devant Dieu dont ils réclament la clémence.

Les pèlerins viennent à La Mecque, dans l'ouest du royaume, des quatre coins de la planète, mais les plus gros contingents sont d'Egypte, d'Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Soudan, ont précisé les autorités. Le pèlerinage se termine par l'Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la "lapidation de Satan".

Majorité d'étrangers

Leur nombre a dépassé les deux millions, a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant que l'immense majorité venait de l'étranger.

Les fidèles devaient se rendre dimanche dans la vallée proche de Mina, à travers le lieu dit de Mozdalifa où ils passeront la nuit avant le stationnement sur le Mont Arafat, temps fort du hajj. Le pèlerinage se terminera avec l'Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la "lapidation de Satan".

Le pèlerinage de 2015 avait été endeuillé par une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2300 morts, dont des centaines d'Iraniens.

Polémique avec le Qatar

Celui de 2018 se déroule alors que l'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, est en pleine transformation avec des réformes en profondeur concernant notamment les femmes qui sont désormais autorisées à conduire.

Le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et inspirateur des réformes, a clamé la volonté de son pays de "renouer avec un islam modéré et tolérant", tout en multipliant les arrestations dans les milieux dissidents, y compris parmi les défenseurs des droits de l'Homme et les religieux critiques.

Le pèlerinage intervient en outre en pleine guerre au Yémen où l'Arabie saoudite intervient contre des rebelles Houthis soutenus par l'Iran, le grand rival régional de Ryad. Pour la deuxième année consécutive, le Qatar s'est plaint du fait que ses citoyens soient privés de hajj sur fond de crise diplomatique avec Ryad. Les autorités saoudiennes accusent au contraire Doha d'entraver le déplacement de ses citoyens vers les lieux saints.

Quelque 1200 citoyens du Qatar devraient en principe pouvoir participer au hajj, selon un système de quotas par pays. Des Qataris se sont cependant plaints de l'impossibilité de s'inscrire sur un site web du ministère saoudien du Pèlerinage.

ats, afp

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