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Plus de 2500 enfants de 30 pays entassés dans trois camps syriens

Plusieurs dizaines d'enfants vivant dans des camps n'ont plus de parents (archives). © KEYSTONE/EPA DPA/JENS KALAENE
Plusieurs dizaines d'enfants vivant dans des camps n'ont plus de parents (archives). © KEYSTONE/EPA DPA/JENS KALAENE


Publié le 21.02.2019


Plus de 2500 enfants étrangers de plus de 30 pays, dont 1100 ayant fui depuis janvier l'ultime poche de l'EI en Syrie, vivent dans trois camps de déplacés dans le nord-est du pays, a révélé jeudi Save the Children. L'ONG appelle la communauté internationale à agir.

Ces centaines d'enfants ont fui par vagues successives depuis 2017 les ex-fiefs du groupe sunnite intégriste reconquis par les forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par une coalition internationale antidjihadistes dirigée par Washington. Parmi eux, 38 ne sont accompagnés d'aucun parent.

Issus de familles ayant des liens "avérés ou présumés" avec l'Etat islamiste (EI), ces quelque 2500 enfants, dont certains "sont à peine âgés de quelques jours ou semaines", vivent avec leur mère, séparés du reste de la population dans les camps, ce qui limite leur accès à l'aide humanitaire, a déploré l'ONG.

Situation "désespérante"

Save the Children a dénoncé une situation humanitaire "désespérante". Selon l'ONG, "les enfants sont exposés au risque de mort". Il est urgent de mettre en place des "services spécialisés de protection", qui leur soient dédiés.

"Tous les Etats dont les ressortissants sont pris au piège en Syrie doivent assumer la responsabilité de leurs citoyens", a souligné Sonia Khush, directrice des opérations de l'ONG en Syrie.

"Alors que certains Etats ont commencé à le faire, de nombreux pays, y compris plusieurs pays européens, n'ont toujours pas pris de mesures pour assurer la sécurité des enfants et de leurs familles", a déploré la responsable.

Les djihadistes étrangers et leurs familles représentent un véritable casse-tête pour les Européens, qui rechignent globalement à les rapatrier, malgré les appels pressants des Kurdes et des Etats-Unis en ce sens.

La ministre suisse de la justice, Karin Keller-Sutter, a déclaré mardi qu'elle "préférerait qu'ils soient jugés sur place". "Pour moi, la priorité reste la sécurité de la population et des forces de l'ordre suisses", a-t-elle ajouté.

Après avoir conquis à partir de 2014 de vastes territoires en Syrie et en Irak, proclamant un "califat" sur un territoire vaste comme le Royaume-Uni, l'EI est aujourd'hui confiné dans une poche de moins d'un demi-kilomètre carré dans l'Est syrien.

ats, afp

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