La Liberté

Plus de 500 manifestants à Berne pour protester contre le permis F

Le permis de séjour F empêche les réfugiés de s'intégrer durablement en Suisse (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER
Le permis de séjour F empêche les réfugiés de s'intégrer durablement en Suisse (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER


Publié le 10.03.2018


Plus de 500 réfugiés et sympathisants ont manifesté samedi à Berne contre le permis de séjour F et les discriminations qui y sont liées. Ils demandent à la politique de ne plus catégoriser les permis et de mettre tous les réfugiés sur un pied d'égalité.

"Ecole pour tous, regroupement familial pour tous, mêmes papiers pour tous, mêmes droits pour tous", ont scandé les manifestants venus de tous les coins de la Suisse. On dénombre plus de 40'000 réfugiés vivant en Suisse avec un livret F. La plupart viennent d'Erythrée, Syrie, Afghanistan, Somalie et Irak.

Actuellement, toutes les personnes à protéger qui ne remplissent pas les conditions nécessaires pour obtenir le statut de réfugié, mais qui ne peuvent être renvoyées dans leur pays d'origine, sont admises en Suisse à titre provisoire (livret F). Ce statut est critiqué depuis longtemps, car beaucoup d'étrangers admis provisoirement restent de manière permanente en terres helvétiques.

Ce statut empêche les réfugiés concernés de pouvoir s'intégrer en Suisse, dénonce le réalisateur afghan Mortaza Shahed. Etabli à Berne, il est l'organisateur de l'événement. Les personnes admises à titre provisoire ont le droit de travailler, mais leur chance de trouver un travail ou une place d'apprentissage est quasi nulle. Le mot "provisoire" dissuade les employeurs.

Le fait de ne pas pouvoir se déplacer librement, même sur sol helvétique, est un autre aspect que Mortaza Shahed regrette. Lui-même avait été admis provisoirement pendant deux ans et s'était senti "comme en cage". La peur constante d'être renvoyé à tout moment rend malade physiquement et psychiquement.

Volonté de réforme

L'été dernier, le Conseil national a accepté une motion visant à améliorer le statut et l'intégration des personnes admises provisoirement en Suisse. Le texte prévoit notamment que les réfugiés susceptibles de rester longtemps en Suisse obtiendraient le statut de "personne protégée", sans limite dans le temps.

Le Conseil des Etats doit débattre de la question le 14 mars. Sa commission a cependant recommandé le rejet de la motion. Les manifestants ont ainsi appelé les sénateurs à abolir toute catégorisation pour les réfugiés et à garantir une possibilité de formation pour tous ainsi qu'une autorisation de voyager. Les détenteurs du permis F devraient aussi pouvoir ouvrir un compte en banque et souscrire un abonnement de téléphone portable.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11